mode

Répartition des intervalles dans l'octave type, prise de tonique à tonique.

MUSIQUE

C'est à tort, semble-t-il, que les musicologues ont appliqué rétrospectivement aux musiques grecque et médiévale la définition usuelle du mot « mode ». Les modes antiques sont en réalité des échelles types inséparables de formules caractéristiques, selon une conception encore fréquente dans les musiques archaïques ou orientales – échelles liées à une notion de hauteur, de timbre, d'échos. Il en serait de même dans la musique byzantine primitive.

La tradition du grégorien

Les huit modes grégoriens sont un décalque des huit tons byzantins ayant pris les noms des modes grecs : dorien, lydien, phrygien, mixolydien ; hypodorien, hypolydien, hypophrygien, hypomixolydien. Ils sont caractérisés par leur note finale et la place, toujours de mi à fa et de si à do, qu'occupent les demi-tons. Leur note initiale permet de les situer (ainsi, le mode phrygien, qui commence par un mi, est dit aussi « mode de mi »).

Les autres formes de composition

Au xvie s., les règles de la tonalité classique fixées ne connaissaient plus que le mode majeur, dont la structure unique (1 ton, 1 ton, 1/2 ton, 1 ton, 1 ton, 1 ton, 1/2 ton) fut établie à partir de do, et le mode mineur, dont la structure unique utilise celle du mode majeur, mais prévoit 1/2 ton à la place du ton entre le 5e et le 6e degré.

Au xxe s., le jazz et certaines écoles de la musique contemporaine ont tenté d'utiliser de nouveau les ressources des modes. Tout compositeur a la faculté d'inventer lui-même des modes avec lesquels il pourra écrire sa musique (par exemple, Messiaen).