méduse

(latin Medusa, du grec Medousa, une des Gorgones)

Cyanée
Cyanée

Forme libre, nageuse et sexuée de nombreux cnidaires, faite d'une ombrelle contractile d'aspect gélatineux et transparente, dont le bord porte des filaments urticants.

On donne le nom de méduse à la forme libre des cnidaires, par opposition à la forme fixée, nommée polype. Les deux formes alternent souvent dans le cycle d'une même espèce. Presque toutes les méduses sont marines ; seules, de rares espèces vivent en eau douce. Dans le langage courant, on appelle méduses les cnidaires gélatineux en forme de cloche, d'où s'échappent des tentacules urticants et qui nagent librement dans la mer : il s'agit en fait des acalèphes.

Une méduse est formée d'une calotte, appelée ombrelle, et d'un axe vertical, le manubrium, fixé au centre de la face inférieure. Aux bords de l'ombrelle sont attachés des tentacules. La contraction des muscles de l'ombrelle propulse l'animal par bonds. Les organes sensoriels (rhopalies), situés autour de la méduse, sont en relation avec un plexus nerveux. La bouche, qui se trouve à la base du manubrium, mène à une cavité digestive complexe, divisée en canaux rayonnants. Les rayons des canaux digestifs, au nombre de quatre, portent les glandes sexuelles. Les méduses acalèphes ont des sexes séparés. Les méduses se nourrissent de micro-organismes drainés par les courants ciliaires. Leur teneur en eau est très forte (jusqu'à 99 %). Elles peuvent atteindre des tailles spectaculaires : par exemple, Cyanea capillata a 3 mètres de diamètre, avec des tentacules de 4 mètres. La « piqûre » des méduses, qui est due aux cellules venimeuses de leur épiderme (nématoblastes), peut provoquer des accidents mortels, leurs tentacules causent des irritations douloureuses.

Les méduses ont été à l'origine de découvertes biologiques importantes. En 1901, les professeurs Richet et Portier, qui se trouvaient à bord du yacht du prince de Monaco, firent une curieuse constatation : si du venin de physalie était injecté à un animal, celui-ci, bien loin d'être immunisé, réagissait beaucoup plus violemment à la seconde injection. C'est le phénomène de l'anaphylaxie, qui est l'inverse de la vaccination: la première injection est dite préparante, et la seconde, déchaînante.

Dans les années 1950, le biologiste japonais Osamu Shimonura a découvert qu'une méduse du nord du Pacifique, Æquorea victoria, émet une lumière verte quand elle s'agite. Il a pu extraire ensuite de l'ombrelle de cette méduse une protéine capable d'absorber la lumière aux longueurs d'onde de l'ultraviolet et du bleu pour la réémettre sous forme de rayonnement vert. Cette protéine a reçu pour cette raison le nom de protéine fluorescente verte (en anglais Green Fluorescent Protein, d'où l'abréviation GFP par laquelle on la désigne habituellement). Grâce aux travaux ultérieurs des biologistes américains Martin Chalfie et Roger Tsien, la GFP et diverses protéines de la même famille produisant d'autres couleurs sont désormais couramment utilisées comme biomarqueurs, pour visualiser des phénomènes dynamiques à l'intérieur des cellules vivantes. Shimonura, Chalfie et Tsien ont obtenu conjointement le prix Nobel de chimie en 2008 pour leurs travaux sur la GFP.