kabuki

(japonais kabuki, art du chant et de la danse)

Kabuki
Kabuki

Genre théâtral japonais dans lequel le dialogue alterne avec des parties psalmodiées ou chantées, et des intermèdes de danse.

Né au début du xviie s. de danses plus ou moins licencieuses exécutées par des femmes (kabuki signifie à l'origine « contorsions »), le genre se constitua rapidement, sous l'effet de la censure, en un spectacle exclusivement masculin et connut ses premiers dramaturges spécialisés (Chikamatsu Monzaemon).

Une dramaturgie stylisée

Le programme inclut presque toujours un morceau de chorégraphie, une « danse de femme » et l'accompagnement musical peut être celui du théâtre de nô, ou bien un chanteur interprète tous les rôles, accompagné par un joueur de shamisen. Largement redevable au théâtre de marionnettes auquel il emprunte son répertoire et sa technique au cours du xviiie s., le kabuki élabore progressivement une dramaturgie spécifique.

Au début du xixe s., Tsuruya Namboku (1755-1829), tout en exploitant les ressources du fantastique, ouvrit la voie, par sa peinture des bas-fonds d'Edo, au « théâtre des voleurs », illustré par Kawatake Mokuami (1816-1893). Ce dernier est à l'origine d'un « nouveau kabuki » représenté par Tsubouchi Shoyo (1859-1935), Okamoto Kido (1872-1939) et Mayama Seika (1878-1948).

Une scénographie emphatique

Les représentations de kabuki (drames historiques, arguments dansés ou scènes de la vie populaire) ont lieu sur une scène immense, dotée d'une machinerie complexe, et qui déborde sur la salle par le hanamichi, passage sur lequel les acteurs vont et viennent au milieu des spectateurs. La scène tournante, les trappes pourvues de monte-charges et les décors construits concourent à faire du spectacle le domaine de l'illusion.