illettrisme

État de ceux qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont complètement perdu la pratique.

La notion

Elle s'est développée à la fin des années 1970. Selon la définition du Groupe permanent de lutte contre l'illettrisme, celui-ci désigne la situation dans laquelle se trouvent « des personnes de plus de 16 ans, ayant été scolarisées, et ne maîtrisant pas suffisamment l'écrit pour faire face aux exigences minimales requises dans leur vie professionnelle, sociale, culturelle, personnelle ». Il se distingue ainsi de l'analphabétisme – lequel induit l'absence totale d'alphabétisation.

Les causes

Si l'illettrisme est apparu comme un problème politique et social à la fin des « Trente Glorieuses », c'est notamment en raison de la visibilité nouvelle de la population dite « illettrée », qui s'est alors trouvée fragilisée par l'essor des activités professionnelles nécessitant une formation secondaire ou supérieure. Les causes de l'illettrisme semblent multiples – échec scolaire, facteurs psychologiques, exclusion ou difficultés sociales –, et il est lui-même facteur d'exclusion sociale, économique, engendrant chômage et difficultés d'insertion ou réinsertion professionnelle.

L'évaluation

Les statistiques de l'illettrisme, fournies par l'I.N.S.E.E. et le ministère de la Défense, retiennent différentes données pour détecter l'illettrisme. Elles prennent notamment en compte la capacité de rédiger un chèque (ou une lettre) et de lire un ensemble de phrases. D'après les résultats de l'enquête « Information vie quotidienne » menée par l'I.N.S.E.E. en 2002, 10 à 14 % de la population âgée de 18 à 65 ans auraient des difficultés de lecture. Les individus âgés de 50 à 65 ans seraient plus concernés que ceux de moins de 30 ans (13 à 20 % contre 3 à 8 %).