grippe A H1N1/2009/v
Pandémie de grippe due à un nouveau variant du virus A(H1N1), survenue en 2009.
Elle est la première pandémie grippale notable depuis la grippe de Hongkong de 1968-69.
1. Le déroulement de la pandémie
Un premier foyer inattendu de grippe est repéré fin mars 2009 dans l’état de Veracuz au Mexique. L’épidémie s’étend à tout le pays, touchant en un mois 1 300 personnes et faisant 81 victimes. Le 24 avril 2009, les autorités mexicaines ferment tous les lieux publics, dont les écoles, et distribuent des millions de masques. Les premiers cas sont signalés le 25 avril aux États-Unis, le 26 avril au Canada, le 27 avril en Europe (à partir de l’Espagne) et en Israël.
En juin et juillet, l’hiver austral favorise la diffusion de la grippe en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Argentine et au Chili, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie.
En France, les deux premiers cas sont survenus les 27 et 29 avril 2009. Le premier cas de complications sévères est observé le 18 juin chez une femme de 40 ans. À cette date, on a recensé dans notre pays 133 cas, tous bénins, dont 101 chez de voyageurs venant de pays contaminés. Des foyers épidémiques surviennent en juillet dans des centres de vacances et des collectivités d’adolescents en séjour linguistique. Le premier décès dû à la grippe A emporte une adolescente le 18 juillet à Brest. Le seuil épidémique de 80 cas pour 100 000 habitants est franchi le 9 septembre et restera dépassé jusqu’au 13 janvier 2010.
L’épidémie décroît alors rapidement et on n’observe plus que des cas de plus en plus isolés jusqu’en avril 2010. Au total, 7 millions de grippes déclarées ont été traitées, pour un total probable de 20 millions de personnes contaminées.
2. Le virus
Le virus responsable de la pandémie a été identifié le 27 avril 2009 comme un nouveau variant de la souche A(H1N1) contenant un mélange de gènes présents dans quatre souches circulant de manière permanente dans l’hémisphère Nord. Il semble que ce virus variant soit né en Chine puis ait été transporté au Mexique par les voyageurs qui y ont à leur tour contaminé les porcs, donnant à l’épidémie son nom initial de « grippe porcine », vite abandonné au profit d’une dénomination « grippe A(H1N1)/2009/v ». La propagation du virus est attribuée à la rapidité des voyages aériens et au commerce mondial de viande de porc.
Comme tous les virus grippaux, le virus A(H1N1)/2009/v se transmet par voie aérienne avec les gouttelettes émises par la toux, l’éternuement, les postillons ou la respiration. Le virus déposé sur des objets partagés (poignées de porte, téléphones, interrupteurs, rampes d’escalier, télécommandes, billets de banque, claviers par exemple) reste actif environ 24 heures à l’air libre.
Bien que la pandémie soit terminée, le virus A(H1N1)/2009/v continue à circuler à travers le monde.
3. Symptômes et traitement
La grippe A/2009 a touché le monde entier, notamment les sujets jeunes qui n’ont jamais été en contact avec la souche H1N1 ayant circulé de 1978 à 1981. Elle n’a pas présenté de caractères cliniques particuliers (fièvre, toux sèche, larmoiement, douleurs musculaires), s’avérant cependant plus dangereuse pour les femmes enceintes et les jeunes adultes. Les complications pulmonaires sont responsables de l’immense majorité des hospitalisations et des décès.
Le traitement de la grippe A/2009 repose sur le paracétamol ou l’ibuprofène contre la fièvre, ainsi que le lavage de nez ou les pulvérisations douces contre l’écoulement nasal. Les médicaments antitussifs sont déconseillés chez les nourrissons et les jeunes enfants. Les antiviraux (oselatamivir, zanamivir) prescrits après le début de la maladie raccourcissent l’évolution de 24 à 36 heures sur une durée habituelle de à 8 jours. Ils sont plus efficaces quand ils sont pris entre la contamination et les premiers symptômes. Comme pour les autres grippes, les meilleurs traitements homéopathiques raccourcissent l’évolution d’environ 6 heures.
4. Protection et vaccination
La lutte contre la pandémie a été coordonnée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a déclenché le niveau d’alerte 4 (menace de pandémie) le 25 avril 2009, le niveau 5 (pandémie imminente) le 29 avril et le niveau 6 (pandémie déclarée) le 11 juin. Les voyageurs aériens ont été particulièrement surveillés, notamment avec des détecteurs de fièvre et des contrôles sanitaires stricts dans de nombreux aéroports.
Le port de masques de protection et de gants jetables, l’usage des solutions hydro-alcooliques, l’isolement des malades, l’interruption du commerce de porc furent les principales mesures recommandées. L’isolement total des malades, très médiatisé en France pendant le mois de juillet, est vite abandonné au profit d’une surveillance habituelle à domicile.
La fabrication accélérée de vaccins aboutit dès le mois d’octobre 2009 et permet de débuter des campagnes de vaccinations, selon des procédures variables d’un pays à l’autre. La campagne débutée en France le 12 octobre 2009 dans des centres spécifiques connaît un succès modeste avec moins de 7 millions de français vaccinés. Les centres ferment le 1er février 2010 et la vaccination est confiée aux médecins traitants.
Près de 120 centres continuent à surveiller le virus A(H1H1)/2009/v dans le monde, notamment dans le but de détecter une nouvelle mutation qui augmenterait sa virulence.
Le bilan
Le bilan publié en avril 2010 par l’OMS fait état de 18 700 morts dans le monde dont plus de 8 000 sur le continent nord-américain et 3 440 en Europe. On a recensé en France (métropole et outre-mer) 1 334 formes graves ayant provoqué 342 décès.
En comparaison, la grippe saisonnière provoque entre 3 000 et 6 000 décès chaque année, et la dernière pandémie connue (dite grippe de Hongkong) avait fait en 1968-69 plus de 2 millions de morts dans le monde grippe espagnole.