glitter

(anglais, glitter, paillettes)

Mouvement musical (également nommé glam, de glamour) apparu en Angleterre en 1970, dont les tenants, par réaction aux dérives intellectuelles du rock de l'époque, prônent un retour aux sources du rock and roll, tout en l'habillant de strass et de paillettes, pour lui donner une aura sulfureuse.

Du rock et des paillettes

Au début des années 1970, le chemin du rock ne croise plus celui de la pop depuis un bon moment déjà. L'urgence, l'art du single, le souci de divertir ou de faire danser se sont perdus dans les brumes du psychédélisme et du blues boom. La chanson n'est plus qu'un maigre prétexte pour se lancer dans d'interminables solos de guitare ou de longues errances expérimentales dominées par les claviers et les premiers synthétiseurs. Pour une poignée d'artistes britanniques, généralement des galériens des années 1960 à qui la chance n'a guère souri, le rock fait évidemment fausse route. Leur ambition ? Faire revenir le binaire dans les discothèques et les bars, le reprendre aux mains des étudiants et des intellectuels pour le rendre au peuple. La méthode ? Repartir aux sources en quête de la matière originelle, le rock and roll, puis l'habiller de strass et de paillettes pour lui offrir une seconde jeunesse. T. Rex, David Bowie, Slade, Gary Glitter, Sweet … Ils seront nombreux à troquer leurs mornes jeans et leurs tuniques informes pour enfiler des tenues aussi provocantes que délirantes – costume doré et kimono moulant, chemise à col pelle à tarte aux couleurs bigarrées et platform boots aux talons démesurés – pour incarner ces nouvelles idoles au look androgyne.

Sex and fun

À coup d'hymnes métalliques aux refrains racoleurs, les hérauts du glitter (ou glam, de glamour) prennent d'assaut les hit-parades. Seule l'Amérique se montre rétive au mouvement, obligeant même ses propres rejetons à chercher refuge en Europe (Suzi Quatro, Sparks et les authentiquement décadents New York Dolls …). Ses plus grands représentants évoluant à leur tour avec le temps (Bowie, Roxy Music, Elton John …), le glitter verra ses dernières paillettes disparaître durant l'hiver 1975. Longtemps méprisé pour sa vulgarité, le glam rock a été progressivement réhabilité au fur et à mesure que ses titres phares (Get It On de T. Rex, Coz I Luv U de Slade, Blockbuster de Sweet, Rock'n'Roll de Gary Glitter …) sont devenus les standards des rockers des années 1980. Le terme de glam rock s'est d'ailleurs vu réapproprié par les groupes de heavy metal californiens aux looks efféminés comme Mötley Crüe ou Poison.