coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797)
Coup de force des anciens Directeurs républicains (Barras, La Révellière-Lépeaux, Rewbell) contre la nouvelle majorité des Conseils du Directoire.
Un renversement de la majorité au profitdu parti de l'ordre (royalistes et républicains modérés) a eu lieu à la suite des élections d'avril 1797. Cette nouvelle majorité, ayant remplacé Le Tourneur, Directeur sortant, par Barthélemy, royaliste connu, et élu pour présidents Pichegru (Conseil des Cinq-Cents) et Barbé de Marbois (Conseil des Anciens), puis, ayant abrogé les lois contre les prêtres réfractaires, les parents d'émigrés et réclamé la destitution de quatre ministres jacobins, engage un conflit avec les anciens Directeurs : Barras, La Révellière-Lépeaux, Rewbell. Ceux-ci font appel à Bonaparte, qui, d'Italie, envoie Augereau.
Ce dernier, nommé commandant à la division militaire de Paris (8 août), concentre 30 000 hommes, qu'il fait pénétrer de nuit dans Paris (17-18 fructidor) quand on apprend que les Conseils s'apprêtent à mettre en accusation les trois Directeurs. Le 18, tandis que sont dénoncés la trahison de Pichegru et un complot contre la République, Augereau occupe les salles de délibérations et arrête Barthélemy, Pichegru et les principaux députés majoritaires.
La minorité républicaine des Cinq-Cents et des Anciens, réunie aussitôt, prend des sanctions (annulation des élections dans 49 départements, invalidation de 177 députés, déportation à la Guyane de 65 députés, dont Barthélemy, Pichegru et Barbé de Marbois), suspend la liberté de la presse pour un an et confie au Directoire des pouvoirs extraordinaires pour l'épuration des administrateurs : 160 émigrés rentrés sont condamnés à mort ; 923 prêtres français et 400 prêtres belges, accusés de conspiration contre la République, sont déportés.
Pour en savoir plus, voir les articles Directoire, Révolution française.