corsaire

(italien corsaro, du latin cursus, course)

René Duguay-Trouin
René Duguay-Trouin

Navire rapide armé par un équipage habilité par son gouvernement à capturer des bâtiments de commerce ennemis (xve-xixe s.).

Les premiers corsaires apparurent au début du xve s. ; ils intensifièrent leur action contre les navires de la régence d'Alger, au xvie s., à l'époque où les Barbaresques attaquaient systématiquement le commerce européen. Après les grandes découvertes, les Portugais et les Espagnols s'étaient assuré le monopole des routes maritimes des Indes orientales ou occidentales, sources de richesses considérables. Leurs navires constituaient dès lors de précieuses proies pour les corsaires anglais, français et hollandais.

Le corsaire recevait du roi une « lettre de marque », ou « commission », qui l'autorisait à attaquer les navires marchands ennemis et à s'en emparer. Il utilisait soit un navire marchand, soit un navire de guerre prêté par la marine royale. La légitimité des prises devait être reconnue par un tribunal spécialisé, la « cour des prises ». La cargaison était ensuite vendue au profit du corsaire ; mais, sous l'Ancien Régime, un dixième de la valeur revenait à l'amiral. Parmi les corsaires les plus illustres figurent J. Bart, Duguay-Trouin, Surcouf. (Le corsaire ne doit pas être confondu avec le pirate, qui travaillait pour son compte, attaquant tous les navires, y compris ceux de sa nation.)

Au xviiie s., la course connut un net déclin avant d'être supprimée, en 1856, au congrès de Paris. Au cours des deux guerres mondiales, la marine allemande reprit la course en armant des navires militaires (Emden) ou encore des navires de commerce camouflés (Wolf).