comte
(latin comes, -itis, compagnon)
Titre de noblesse, entre ceux de marquis et de vicomte.
Sous le Bas-Empire romain, haut fonctionnaire impérial.
Au Moyen Âge, représentant du roi chargé de missions civiles et militaires.
Dans l'Empire romain
Les hommes qui entourent l'empereur, les amici Caesaris ou amici Augusti, ou encore comites (« compagnons ») Caesaris ou Augusti, constituent le Conseil du prince, qu'ils exercent ou non des fonctions politiques ou administratives. Constantin multiplie le nombre de ses « compagnons » ; ils sont désormais les « fidèles » de l'empereur, et forment une catégorie particulière dans le corps des fonctionnaires impériaux. Les plus importants siègent au consistorium, nouveau nom du Conseil du prince. Parmi les comtes chargés de fonctions précises, il faut citer : le comte des largesses sacrées, chargé des dépenses de l'État ; le comte des biens privés, chargé de gérer les biens personnels du souverain ; le comte commandant la garde impériale ; le comte d'Orient, pourvu de pouvoirs militaires dans ce diocèse particulièrement important.
Au Moyen Âge
Les comtes (au sens romain du terme) disparaissent en Occident avec l'Empire. Les rois barbares reprennent ce titre aux Romains pour en orner une institution qui leur est familière. Les comtes sont les membres immédiats de l'entourage du monarque, liés à lui par un serment de fidélité. Le roi choisit parmi eux ses conseillers et ses officiers du palais. Certains sont envoyés en mission, chargés d'administrer à sa place des circonscriptions appelées civitates ou pagi. Ceux qui sont attachés à sa cour portent le titre de comtes palatins, et jouissent d'une influence accrue. Dès la période mérovingienne, les comtes, profitant de l'affaiblissement du pouvoir royal, tendent à se fixer dans les régions où ils avaient été envoyés en mission. Sous les premiers Carolingiens, spécialement Charlemagne, ils redeviennent des agents du souverain, chargés d'une mission précise et temporaire, et contrôlés par des missi dominici. Avec les derniers Carolingiens, ils se transforment de nouveau en une aristocratie terrienne, et deviennent en quelques décennies de puissants seigneurs territoriaux, détenteurs d'un titre et de biens désormais tenus à titre héréditaire. À partir du xiiie s., la centralisation monarchique se fait aux dépens des comtes, qui perdent les droits régaliens usurpés et doivent se soumettre. Le titre de comte devient alors purement honorifique. Supprimé par la Révolution, il est restauré par Napoléon Ier, puis n'est plus conféré, comme les autres titres nobiliaires, à partir de la IIIe République.