composition

(latin compositio, -onis)

Ensemble des opérations nécessaires pour reproduire un texte en utilisant soit des caractères d'imprimerie (composition manuelle), soit des machines de composition mécanique, ou des photocomposeuses.

IMPRIMERIE

En composition manuelle, le compositeur typographe prélève dans la casse les caractères et les dispose dans le composteur préalablement réglé sur la justification désirée. Lorsque la composition d'une ligne est presque achevée, il pourra justifier, c'est-à-dire répartir des valeurs d'espaces entre les mots pour amener sa ligne à la justification souhaitée. À la fin de la composition, le compositeur effectue la mise en pages. La composition manuelle n'est plus guère utilisée, en typographie, que pour les travaux de ville (bilboquets) ou encore pour les ouvrages de bibliophilie.

La composition mécanique des textes est apparue à la fin du xixe s. Dans la composition en lignes-blocs, plus connue sous le nom de Linotype, chaque ligne composée était aussitôt fondue. Ce système était très maniable pour la mise en pages. Dans la composition en caractères mobiles, ou Monotype, un clavier permettait d'abord le codage du texte, sous la forme d'une bande de papier perforé qui était ensuite placée sur une machine à fondre les caractères, afin d'en assurer la commande. Ces systèmes ont été remplacés par la composition automatique et la photocomposition.

En composition automatique ou programmée, l'opérateur enregistre (saisit) le texte à composer en utilisant un clavier comparable à celui d'une machine à écrire sans se soucier de la justification des lignes. Le support de cet enregistrement se présente sous la forme de bandes ou de disques magnétiques. Le texte, ainsi « saisi au kilomètre », est ensuite traité et justifié par un ordinateur ; la composition et la mise en pages sont effectuées automatiquement. L'ordinateur envoie ces informations directement à l'unité de composition ou délivre un support magnétique (ruban ou disque) susceptible d'être utilisé pour la commande d'une unité de photocomposition.

La composition photographique ou photocomposition débute avec la Lumitype, inventée et mise au point en France par Higonnet et Moyroud en 1949. Le principe consiste à obtenir, à partir de séries (ou polices) de caractères établies sur films, en négatif, des compositions de textes restituées sur du papier ou du film photographique. Une seule série de caractères peut servir pour la composition dans les différentes grandeurs (ou corps) qui sont obtenues à l'aide de systèmes optiques.

Dans la composition photographique à caractères numérisés, les caractères font l'objet d'une analyse afin de les traduire en signaux électroniques, permettant ainsi de les stocker dans des mémoires d'ordinateurs. Pour la restitution de la composition, on fait appel soit aux techniques des tubes cathodiques, soit à celle du laser.

Il existe aussi des système de composition à lecture optique.