chinois
Langue parlée en Chine, et plus spécialement la langue commune, basée sur le dialecte du Nord.
Apparenté au tibétain et au birman (famille sino-tibétaine), le chinois est parlé par plus d'un milliard d'hommes : République populaire de Chine (environ 95 % de la population), mais aussi Taïwan, Indonésie, Singapour, États-Unis, etc. Dès l'époque Shang (xive-ixe s. avant J.-C.), des inscriptions révèlent une écriture élaborée, comptant plus de 5 000 caractères. L'empereur Qin Shi Huangdi (iiie s. avant J.-C.) impose à tout l'empire une écriture officielle commune. Sous les Tang (vie-ixe s.), le dialecte de la Chine du Nord supplante les autres parlers et sera la base de la langue commune, définitivement établie sous les Ming : c'est la langue des fonctionnaires et des lettrés, d'où son nom de « mandarin ». Après 1949, la diffusion d'une langue commune officielle (le putonghua), fondée sur le dialecte mandarin avec la prononciation de Pékin, est menée intensivement dans tout le pays. Mais le putonghua n'a pas supplanté les dialectes entre lesquels il n'y a pas d'intercompréhension : outre les différentes variantes de mandarin, on distingue en Chine du Sud le wu, le min, le yue (ou cantonais), le xiang, le gan et le hakka. Le principal facteur d'unité linguistique est constitué par l'écriture, qui est la même partout : les caractères ne transcrivent pas des sons mais des symboles dont la prononciation sera fort différente d'un dialecte à l'autre. Le chinois est dit monosyllabique en ce sens que chaque syllabe est une unité de sens, mais en fait la plupart des mots sont dissyllabiques. C'est une langue à tons (4 en mandarin, 7 en cantonais). Malgré les graves inconvénients pratiques que comporte l'écriture chinoise (apprentissage, imprimerie), les tentatives pour la remplacer par un système alphabétique n'ont pas réussi. Cependant le gouvernement chinois a proposé en 1958 un système de transcription en caractères latins, le pinyin, visant à remplacer les multiples systèmes élaborés par les sinologues occidentaux. Ce système s'est généralement imposé à l'étranger, mais ses progrès en Chine même sont lents car liés à la diffusion d'une langue commune fondée sur la prononciation de Pékin.