chef d'orchestre
À l'origine, c'est-à-dire avant le milieu du xviie s., l'ampleur réduite de l'orchestre ne nécessitait pas de direction particulière : le compositeur faisait répéter ses musiciens et les guidait durant les exécutions en assurant la basse continue au clavecin.
Les maîtres de chapelle commencèrent à diriger leurs chœurs et leurs musiciens en tenant d'abord une partition roulée qui soulignait leurs gestes, puis une canne dont ils frappaient le sol (c'est ainsi que Lully se fit au pied la blessure dont il mourut). Pendant longtemps cependant le point de mire de l'orchestre fut le premier violon (il pointait son archet vers le groupe de pupitres dont il voulait attirer l'attention), jusqu'à ce que Beethoven ait jugé nécessaire de se placer devant ses musiciens, brandissant non plus un archet, mais une baguette. La place du chef d'orchestre était désormais trouvée, bien que, dans les œuvres lyriques, il fît parfois, et cela jusqu'au début du xxe s., face aux chœurs, tournant donc le dos aux exécutants.
Dans le métier du chef d'orchestre moderne (dont le modèle fut Hans von Bülow), la sympathie qu'il sait instituer entre lui et ses musiciens a autant d'importance que la technique gestuelle (en principe, le bras gauche marque le rythme et le tempo, le droit l'expressivité), au demeurant limitée. Il y a eu cependant des styles de direction, du plus figé, à l'origine, au plus passionné. Parmi les chefs les plus prestigieux du siècle, on retiendra Wilhelm Furtwängler, Charles Munch, Bruno Walter, Arturo Toscanini, Ernst Ansermet, Eugene Ormandy, Herbert von Karajan, Georg Solti, Lorin Maazel, Claudio Abbado, Seiji Ozawa.