bacchanales

Titien, Bacchus et Ariane
Titien, Bacchus et Ariane

Fêtes religieuses célébrées en l'honneur de Bacchus dans le monde romain. (Le mot désigne aussi bien la fête grecque [dionysies] que les mystères dionysiaques spécifiques de l'Italie.)

À Rome, les bacchanales se répandirent à partir de la Grande-Grèce. Les réunions destinées à célébrer les mystères devinrent parfois un prétexte à débauche ou à crime. Au iie s. avant J.-C., elles avaient lieu, de nuit, à Ostie, dans le bois sacré de Stimula, et à Rome, sur l'Aventin.

Une initiée dévoila au proconsul Postumius les excès commis. Le sénat s'était déjà alarmé du caractère secret du culte, qui pouvait favoriser les complots politiques. Un procès (186 avant J.-C.) aboutit à des condamnations à mort ou à des emprisonnements. Un sénatus-consulte interdit dès lors les bacchanales, mais autorisa le sénat à accorder des dérogations.

La pratique persista, semi-clandestine, en Italie du Sud.

ICONOGRAPHIE

Dans la sculpture antique (sarcophages romains d'époque impériale), les bacchanales sont souvent représentées par un cortège de faunes, de satyres et de bacchantes accompagnant le dieu, parfois à l'occasion de ses noces avec Ariane, ou bien de son retour d'Asie, indiqué par la présence d'animaux exotiques.

Depuis la Renaissance, les bacchanales sont devenues un thème fréquent dans les arts décoratifs : c'est un cortège d'enfants portant des attributs bachiques. Le thème a aussi inspiré de grands peintres : Titien (National Gallery et Prado), Mantegna (Bacchanale avec Silène, gravure), Annibal Carrache (centre du plafond de la galerie du palais Farnèse, à Rome), Poussin (National Gallery et Hampton Court), Rubens (Munich), Van Dyck (Turin), Picasso (dessins).