Tatars de Crimée
Peuple turc musulman habitant avant 1944 la presqu'île de Crimée.
Leurs ancêtres fondent au xve siècle le khanat de Crimée, gouverné par la dynastie des Giray. Le khanat est conquis en 1783 et annexé à l'Empire russe sous le nom de gouvernement de Tauride. Les Tatars n'y représentent qu'une minorité de 25 % environ de la population totale. Le 18 octobre 1921, ils obtiennent une certraine autonomie et peuvent fonder la République socialiste soviétique autonome (RSSA) de Crimée.
Accusés pendant la Seconde Guerre mondiale, de « trahison collective » et de collaboration avec l'armée allemande, les Tatars de Crimée sont massivement déportés sur décret de Staline (15 mai 1944) : 180 000 d'entre eux sont jetés dans des wagons à bestiaux en partance pour l'Asie centrale, au Kazakhstan et en Ouzbélkistan. Selon les sources tatares, 46 % mourront de faim ou de maladie durant leur déportation. Leur République est supprimée en 1945.
Lavés de ces accusations par un décret du Praesidium du Soviet suprême de 1967, ils ne sont autorisés à réintégrer la Crimée qu'en 1989, à la faveur de la perestroïka. Estimés à 206 000 (2006), les Tatars de Crimée mènent jusqu'à ce jour un combat désespéré pour la survie de leur nation et se heurtent à un processus de russification. Environ 400 000 sont dispersés en Asie centrale. Ils sont musulmans de rite hanafite depuis les xiiie-xive siècles.
Pour en savoir plus, voir les articles Crimée, Empire ottoman, Russie : histoire, Tatars.