Sainte-Alliance (26 septembre 1815)
Pacte de fraternité et d'assistance mutuelle conclu à Paris entre Alexandre Ier, empereur de Russie, François Ier, empereur d'Autriche, et Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse. Les autres souverains européens y adhèrent (notamment Louis XVIII, en novembre 1815), à l'exception du prince régent de Grande-Bretagne.
Ce pacte, réalisé sous l'influence du tsar Alexandre Ier, réunit autour d'un idéal chrétien commun et « au nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité », les trois souverains orthodoxe, catholique et protestant. Ceux-ci s'engagent à se prêter en toute circonstance aide et assistance. La France est admise officiellement dans la Sainte-Alliance en 1818, au cours du congrès d'Aix-la-Chapelle.
Cette alliance des rois contre les peuples, dépourvue de toute obligation ou sanction, est qualifiée de « nullité politique » par l'Autrichien Friedrich Gentz, et de « vide sonore » par Metternich. Le ministre anglais Castlereagh refuse de s'y associer et décide de créer la Quadruple-Alliance.
EN SAVOIR PLUS
La Sainte-Alliance est à l'origine de ce que l'on a appelé la « politique des congrès » (Aix-la-Chapelle, Karlsbad, Vienne...) qui, ayant défini le droit d'intervention, permettra à Metternich de maintenir non seulement l'équilibre européen, mais aussi l'ordre social restauré en 1815.
En 1823, la Sainte-Alliance disparaît, car, après une dernière intervention en Espagne décidée par le traité de Vérone (1822), les divergences entre les grandes puissances éclatent : l'Angleterre se déclare favorable à l'indépendance de l'Amérique latine et intervient à côté de la France pour favoriser l'émancipation de la Grèce (1828) et de la Belgique (1830). Les révolutions de 1848 donneront le coup de grâce aux principes conservateurs incarnés par la Sainte-Alliance