PAN
sigle de Partido Acción Nacional, parti Action nationale
Parti politique du Mexique.
1. Les origines
Fondé officiellement en septembre 1939 sur l’initiative de Manuel Gómez Morin et par un groupe d’intellectuels catholiques, issus de diverses professions libérales (avocats notamment) parmi lesquels Efraín González Luna, Miguel Estrada Iturbide et Luis Calderón Vega (père du président Felipe Calderón), le parti Action nationale trouve ses origines dans les années 1926-1929. À ce moment-là, le parti national révolutionnaire est sur le point de pérenniser son pouvoir politique tandis que s’évanouit le projet de renaissance nationale défendu par l’écrivain et idéologue José Vasconcelos, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1929.
2. Le parti de la droite modérée
Se réclamant d’un « humanisme politique » et, partiellement, de la doctrine sociale de l’Église, le PAN s’affirme comme un mouvement enraciné dans la société civile et dans les classes moyennes mais ne tarde pas à devenir aussi le représentant des élites économiques et financières du pays. Il fait élire son premier député en 1946 et présente son premier candidat (E. G. González Luna) au scrutin présidentiel de 1952.
Seule force d’opposition de droite à l’hégémonie du parti révolutionnaire institutionnel (PRI), le PAN progresse lentement mais régulièrement entre les années 1970 et 1990, puis d’une vingtaine de sièges à plus de cent aux élections législatives de 1994. À partir de 1995, il s’impose dans plusieurs États (Jalisco, Querétaro, Nuevo León, Aguascalientes, Morelos).
3. De l'accession au pouvoir à la défaite de 2012
En 2000, la victoire de son candidat à la présidence de la République, Vicente Fox Quesada, et de l’Alliance pour le changement formée avec les écologistes, à la Chambre des députés, met fin à plus de 70 ans de « règne » sans partage du PRI, un succès confirmé en 2006 avec celle, plus controversée, de Felipe Calderón. Mais, tandis que la faible participation (très fluctuante au Mexique) témoigne d’une certaine lassitude des électeurs à l’égard des partis, le PRI, que l’on croyait définitivement en perte de vitesse, parvient à conserver son influence et le PAN (présidé depuis 2007 par Germán Martínez Cázares) perd la majorité relative qu’il avait finalement conquise en 2006, aux élections législatives de juillet 2009.
Aux élections générales de 2012, usé par l’exercice du pouvoir et impuissant face à l’intensification de la violence des cartels de la drogue, le parti doit s’incliner à la suite de la défaite de sa candidate Josefina Vazquez Mota ; il recule à la troisième place derrière le PRI et la coalition de gauche formée par le PRD.