Madagascar : géographie physique
L'île de Madagascar, plus vaste que la France, s'étire du nord au sud sur près de 1 600 km entre 12° et 26° de latitude sud entre le cap d'Ambre, au nord, et le cap Sainte-Marie, au sud, et a une largeur moyenne de l'ordre de 500 km. Large dans sa partie la plus étroite de 400 km, le canal de Mozambique sépare l'île de la côte africaine par des profondeurs de plus de 3 000 m.
1. Le relief
Issue de l'ancien continent du Gondwana, Madagascar s'est séparée de l'Afrique au crétacé. Son ancienne insularité a donné à sa flore et à sa faune un haut degré d'endémisme. La dissymétrie du relief et l'orientation des alizés déterminent un versant oriental exposé au vent et un versant occidental situé sous le vent.
Un vieux socle précambrien, disséqué en un fouillis de collines dominé par des reliefs plus imposants dans des granites (Andringitra, culminant à 2 658 m au pic Boby) et des quartzites ainsi que dans des reliefs volcaniques (Ankaratra, 2 643 m), constitue les Hautes Terres et le Grand Escarpement oriental. On y trouve, dans le nord de l'île, le point culminant au Tsaratanana (2 886 m). Ce socle ancien, qui affleure sur les deux tiers de l'île, présente par endroits d'anciens reliefs plissés qui ont été métamorphisés avec des granites et des pegmatites. Ailleurs, il est recouvert de sédiments riches en fossiles et d'épanchements volcaniques présentant une dissymétrie est-ouest qui conditionne l'orientation des grands bassins hydrographiques. Deux grands bassins sédimentaires, les bassins de Majunga, au nord-ouest, et de Morondava, à l'ouest et au sud-ouest, présentent un relief de cuestas, avec une large dépression périphérique évidée au contact du socle. Les plus belles cuestas sont façonnées dans les grès de l'Isalo, dans les calcaires jurassiques (qui culminent à plus de 900 m) et dans les grès et basaltes crétacés. Les plus grands fleuves drainent ce versant de l'île : Sofia, Mahajamba, Betsiboka, Mahavavy du Sud, Tsiribihina, Mangoky, Onilahy.
Quant au nord du pays, avec ses cuvettes et ses plaines enchâssées dans des formations volcaniques, karstiques ou cristallines, et débouchant sur des deltas alluviaux, sa complexité s'oppose à la relative uniformité de la pointe méridionale de l'île. Adossée à l'est sur le rebord manambien, cette dernière est essentiellement constituée d'une pénéplaine dont l'altitude varie entre 150 et 500 m.
2. Le climat
Madagascar est située entre la zone des basses pressions équatoriales, au nord, et l'anticyclone de l'océan Indien, au sud-est. Pendant l'été austral, à un vent de mousson soufflant du nord-ouest sur le nord de l'île, s'ajoutent, de janvier à mars, des cyclones irréguliers mais toujours redoutés.
Exposé à l'alizé du sud-est, le versant oriental est le plus arrosé (entre 2 000 et 3 500 mm par an). Les Hautes Terres, ainsi que le Nord-Ouest exposé à la mousson, reçoivent en général plus de 1 500 mm. Le Sud-Ouest et le Sud sont par contre beaucoup plus secs, avec en général moins de 800 mm, et même moins de 400 mm le long du littoral mahafaly et dans la région de Toleara. Le régime est de type tropical, avec pluies d'été.
L'étirement en latitude, la continentalité, la dissymétrie du relief et l'altitude déterminent la géographie des températures. Il existe une saison chaude, correspondant à la saison pluvieuse (novembre à avril), et une saison plus fraîche de mai à octobre. Les moyennes annuelles varient au niveau de la mer entre 27 °C dans le Nord et 24 °C dans le Sud, et 16,5 °C à 1 500 m d'altitude sur les Hautes Terres centrales.
La combinaison des données relatives à la pluviométrie et aux températures permet de distinguer cinq grandes régions climatiques.
La côte orientale est à forte pluviométrie (2 000 à 3 500 mm par an, comme à Toamasina), forte humidité relative et saison sèche peu marquée (les températures moyennes sont élevées, croissant vers le nord, plus proche de l'équateur, où elles passent de 24 à 27 °C). Le Nord-Ouest possède aussi ces caractéristiques, avec 1 600 mm par an à Mahajanga, qui tombent de novembre à mars.
L'Ouest, moins arrosé, sous le vent, à saison sèche très marquée (moins de 800 mm par an), possède au point de vue des températures une nuance maritime et une nuance continentale.
La région du bas Sambirano est à pluviosité élevée, saison sèche marquée et moyenne des températures élevée.
L'extrême Sud et l'extrême Sud-Ouest sont peu arrosés (moins de 400 mm par an vers Toleara), mais avec des pluies régulièrement réparties dans l'année, une moyenne des températures moins élevée qu'ailleurs et une amplitude annuelle plus forte.
Les Hautes Terres (dont le plateau de l'Imerina, autour d'Antananarivo) sont à climat tropical de montagne, avec une pluviosité comprise entre 1,3 et 2 m, une saison sèche bien marquée de mai à septembre, et plus fraîches (16° à 17° de moyenne annuelle), et une augmentation de l'amplitude thermique (6,7 °C).
3. La flore et la faune
3.1. La végétation
La diversité des reliefs et des climats favorise le développement d'une flore exceptionnelle par sa variété, sa beauté et son originalité.
Les grands domaines végétaux sont déterminés essentiellement par ces données climatiques. La végétation originelle forestière a été toutefois très dégradée par l'homme. Aujourd'hui, la grande forêt humide ne demeure plus qu'en certaines parties du Grand Escarpement, remplacée ailleurs par une forêt secondaire à bambous et ravenala, appelée savoka. De même, la forêt tropophile a entièrement disparu des Hautes Terres et du Moyen Ouest, laissant la place à une prairie pauvre, le bozaka, maigre pacage pour les bœufs, et ne demeure plus, en lambeaux résiduels, que sur certains revers de cuestas de la zone sédimentaire. D'anciennes forêts denses ombrophiles sempervirentes ont subsisté à l'est, dans le Sambirano. Les régions calcaires, quant à elles, portent une forêt dense caducifoliée. Les formations de forêts littorales à cycas et pandanus abritent des peuplements homogènes de palmiers raphias et de mangroves. La végétation naturelle de l'extrême Sud et de l'extrême Sud-Ouest est une brousse épineuse. Le bush présente une végétation diffuse avec ses euphorbes, son arbre-pieuvre et un ensemble de plantes singulièrement xérophiles.
3.2. La faune
Les milieux naturels abritent encore des espèces et des genres rares, comme certains serpents non venimeux, des prosimiens (ou lémuriens) ou des insectivores, tel le tenrec.
L'action anthropique a considérablement réduit la richesse et la variété de la faune et de la flore : un hippopotame nain, des tortues géantes, des grands ratites et de nombreux prosimiens ont disparu. Toutefois, les milieux naturels abritent toujours des espèces et des genres uniques au monde, tels le aye-aye et de nombreuses variétés d'iguanes et de batraciens.
Pour en savoir plus, voir les articles population de Madagascar et activités économiques de Madagascar.