Histadrout

Organisation syndicale du mandat britannique de Palestine puis d'Israël.

C'est en Palestine, alors sous mandat britannique, et au sein de la communauté juive qu'est créée en décembre 1920 l'Histadrout (en hébreu « Organisation », abréviation d'Organisation générale des travailleurs hébreux en terre d'Israël). C'est pourquoi, depuis sa fondation, l'Histadrout élit ses organismes dirigeants sur des listes présentées par les partis politiques. Les partis socialistes sionistes dominent l'organisation, le courant communiste anti-sioniste étant exclu à partir de 1924.

De 4 500 membres à sa création, l'organisation en compte 85 000 en 1936, sa croissance accompagnant l'augmentation du nombre d'immigrés juifs en Palestine. L'Histadrout, qui demande à ses adhérents d'acheter « juif », réussit à imposer le « travail juif » dans les entreprises « juives ». Elle développe également tout un réseau d'organismes d'entraide tels que mutuelles, coopératives d'achat, de vente en gros, logements, écoles, caisses maladie, assurances, entreprises.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la forte immigration juive, qui va encore s'intensifier avec la création de l'État d'Israël en 1948, porte le nombre de ses adhérents à 150 000 puis à 260 000 dans les années 1990. En l'absence d'un système d'État de sécurité sociale, l'Histadrout intensifie son rôle gestionnaire de caisses d'assurances, de cliniques et d'hôpitaux. Elle devient le second employeur du pays après l'État, ses entreprises comprenant des fermes coopératives, des kibboutz, des usines et des services.

Toujours dirigée par les travaillistes dont les principaux leaders (David Ben Gourion, Golda Meir, Levi Eshkol) ont été également à sa tête, l'Histadrout est fortement liée à l'appareil d'État. Refusant de syndiquer les travailleurs arabes jusqu'en 1953, elle les admet depuis cette date en leur permettant de participer aux élections à partir de 1965, d'où, en 1966, la suppression dans son appellation du terme « hébreux » : elle devient l'Organisation générale des travailleurs en terre d'Israël. De même, depuis 1949, le parti communiste peut présenter des listes aux élections syndicales sans toutefois jamais dépasser les 5 %. Syndicat avant tout gestionnaire, l'Histadrout n'apporte que fort rarement son soutien aux grèves qui surviennent en Israël, d'où l'appellation de « sauvages » donnée à celles-ci, puisque survenant en dehors des syndicats.

Pour en savoir plus, voir l'article Israël : histoire.