Die Linke
Parti politique allemand né de la fusion, le 16 juin 2007, entre l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG) et le Linkspartei, issu de l'ancien parti communiste de RDA.
1. L'alliance du Linskpartei et de la WASG
À l'occasion des élections législatives anticipées du 18 septembre 2005, le PDS, dirigé par Gregor Gysi et bien implanté dans les nouveaux Länder de l'Est, change son nom en Linskpartei. Il décide d'ouvrir ses listes à la WASG, une formation composée d'altermondialistes et de syndicalistes en rupture de ban avec le parti social-démocrate (SPD), de pacifistes déçus par les Verts (Bündnis 90/Die Grünen), de quelques survivants de groupuscules gauchistes et de membres du DKP, le parti communiste ouest-allemand créé sur les vestiges du parti communiste historique – le KPD –, interdit en Allemagne fédérale dans les années 1950. L'initiative reçoit alors le renfort d'Oskar Lafontaine, démissionnaire du SPD L'alliance, ainsi formée et dénommée Linkspartei-PDS, remporte 8,7 % des suffrages aux élections législatives, score qui lui permet d'obtenir un groupe de 53 députés au Bundestag. Au terme de deux ans de négociations, les délégués du Linkspartei et de la WASG votent à Dortmund, le 25 mars 2007, le principe de leur fusion. Celle-ci débouche, le 16 juin 2007, sur la naissance de Die Linke (La Gauche), nouveau parti de la gauche radicale allemande, coprésidée par Lothar Bisky et O. Lafontaine. Fin 2008, le parti revendique 75 968 adhérents, dont 37,7 % de femmes.
2. Le parti de la justice sociale
Formation hétéroclite, Die Linke recouvre une multitude de courants, tels que la plate-forme communiste, le forum du socialisme démocratique, le mouvement antifasciste ou le mouvement en faveur des femmes. Bien implanté en ex-Allemagne de l'Est et au gouvernement de Berlin au moment de la fusion, il s'établit progressivement à l'Ouest comme une force politique durable, à la gauche du SPD obtenant le soutien des catégories sociales les plus touchées par la précarité en faisant de la lutte contre les restrictions des dépenses sociales (Hartz IV), son cheval de bataille.
Entré en 2007-2008 dans les Parlements régionaux de Brême, Basse-Saxe et Hambourg, il poursuit en 2009 son ancrage à l'Est (Thuringe 27,4 % des suffrages, Saxe 20,6 % des voix, Brandebourg, 27,2 %), où sa seule présence provoque une nouvelle dynamique, accroît sa notoriété et conduit les autres partis politiques à mettre en place des stratégies d'exclusion, d'évitement ou de neutralisation, une alliance avec le SPD étant cependant passée à Berlin en 2001 et 2006 ainsi que dans le Brandebourg environnant en 2009. Dans la Sarre, région qu'O. Lafontaine avait présidée entre 1985 et 1998 sous les couleurs du SPD et où il se représente en août 2009, Die Linke engrange 21,3 % des voix. Il franchit par ailleurs le seuil des 5 % au Parlement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en 2010.
Présent au Parlement européen, où avec 7,5 % des suffrages il détient 8 sièges à l'issue des élections du 7 juin 2009, Die Linke recueille près de 12 % des suffrages (76 sièges) aux élections législatives du 27 septembre 2009. En 2010, L. Bisky et O. Lafontaine (qui se retire de la vie politique pour raisons de santé) laissent la présidence du parti à Gesine Lötzsch, issue du PDS et députée de Berlin- Lichtenberg, et Klaus Ernst, un syndicaliste de l’IG Metall provenant de l’aile gauche du SPD. Alors présent dans treize Parlements régionaux sur seize mais privé de son leader charismatique, le parti résiste bien aux élections régionales de 2011, progressant dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, malgré un recul à Brême dû à la concurrence des Verts (→ Bündnis90/Die Grünen) qui le supplantent également à Berlin. Coprésidé par Katja Kipping et Bernd Riexinger depuis 2012, le parti recule cependant d’environ 3 % et perd 12 sièges aux élections législatives de septembre 2013.
Pour en savoir plus, voir l'article Allemagne : vie politique depuis 1949.