Danemark : population et activités économiques

Copenhague
Copenhague

STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE

  • Population : 5 903 037 hab. (2022)
  • Densité : 136 hab./km2
  • Part de la population urbaine (2023) : 88 %
  • Structure de la population par âge (2023) :
    ● moins de 15 ans : 16 %
    ● 15-65 ans : 64 %
    ● plus de 65 ans : 20 %
  • Taux de natalité (2023) : 10 ‰
  • Taux de mortalité (2023) : 10 ‰
  • Taux de mortalité infantile (2023) : 3 ‰
  • Espérance de vie (2023) :
    ● hommes : 79 ans
    ● femmes : 83 ans

Derrière Copenhague, la seule véritable grande ville avec près de 1,3 million d'habitants dans son agglomération, viennent Århus, Odense et Ålborg, les seules autres villes de plus de 100 000 habitants. Ces quatre principales villes sont des ports. Bien que la population soit très urbanisée (88 %), le reste du pays est constitué de petits centres urbains, peu éloignés des grandes agglomérations pourvoyeuses d'emplois. Ils sont significatifs de l'urbanisation scandinave, où s'est réalisée une symbiose entre la ville et la campagne. La population du pays, vieillissante, ne s'accroît que très faiblement.

STATISTIQUES : ÉCONOMIE

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2022) : 413 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2022) : 73 520 dollars
  • PNB/hab. PPA (2022) : 77370 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,948
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2022) : 2,7 %
  • Taux annuel d'inflation (2022) : 7,7 %
  • Structure de la population active (2021) :
    ● agriculture : 2,0 %
    ● mines et industries : 19,3 %
    ● services : 78,6 %
  • Structure du PIB (2022) :
    ● agriculture : 1,17 %
    ● mines et industries : 19,7 %
    ● services : 79,13 %
  • Taux de chômage (2022) : 4,2 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2018) : 9 097 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2022) : 148 302 393 247 millions de dollars
  • Importations de biens (2022) : 135 915 748 343 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2020) : 15 000 individus
  • Dépenses militaires (2022) : 1,4 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2022) : 4
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 50,7 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,8 %
  • Dépenses publiques d'éducation (2021) : 6,0 % du PIB

Grâce au pétrole et au gaz de la mer du Nord (dont la production a diminué depuis 2011), complétés par les énergies renouvelables (éolien et biocarburants surtout), qui représentent plus de 40 % % de la consommation finale brute d'énergie et fournissent plus de 70 % de l'électricité, le Danemark bénéficie d'une assez faible dépendance énergétique (42,8% contre une moyenne européenne de 62,5 % en 2022), ce qui contribue à la solidité de son économie. Le pays mise sur la qualité de ses produits et sur la technologie. Il a ainsi déjà atteint l'objectif de l'UE en matière de R&D (recherche et développement). Son commerce extérieur (machines, produits chimiques, produits manufacturés, agroalimentaire, viande porcine, produits laitiers) est globalement excédentaire, l'Allemagne étant son premier fournisseur et client, devant la Suède, le Royaume-Uni et la Norvège. En récession en 2008 et 2009 puis, dans une moindre mesure, en 2012 et 2013, sous l'effet des crises et de la conjoncture internationales, l'économie danoise s'est redressée à partir de 2014 – 2015, soutenue par un rebond de la consommation intérieure, de l'investissement et des exportations (plus de 50 % du PIB). Jusqu'à la crise de 2020, la maîtrise des finances publiques, excédentaires depuis 2017, était une priorité du gouvernement alors que la pression fiscale sur les ménages , traditionnellement très élevée en échange d'une protection sociale généreuse, tendait à baisser légèrement depuis 2014. La récession due à la pandémie de Covid–19, limitée à - 2 % en 2020, a nécessité des ajustements tandis que le taux de chômage, très faible en partie grâce à la politique de "flexisécurité", est ramené à 4,4 % en 2022, la croissance étant estimée à moins de 2 % en 2023.

1. Une population urbanisée et vieillissante

Derrière Copenhague, la seule véritable grande ville avec plus d'un million d'habitants dans son agglomération, viennent Arhus, Alborg et Odensee, les seules autres villes de plus de 100 000 habitants. Ces quatre principales villes sont des ports. Bien que la population soit très urbanisée (72 %), le reste du pays est constitué de petits centres urbains, peu éloignés des grandes agglomérations pourvoyeuses d'emplois. Ils sont significatifs de l'urbanisation scandinave, où s'est réalisée une symbiose entre la ville et la campagne. La population du pays, vieillissante, ne s'accroît plus.

2. Une économie prospère

En raison de la faiblesse de la demande intérieure, l'économie du Danemark est essentiellement tournée vers l'extérieur et se trouve donc exposée aux aléas du marché mondial. Les indicateurs économiques sont plutôt satisfaisants : un faible déficit budgétaire (3 %), une balance des paiements positive, une inflation vaincue, une monnaie nationale (krone) forte et stable, une reprise des commandes industrielle. Seul l'endettement reste considérable. Si le Danemark est un pays traditionnellement agraire, la répartition des emplois est cependant caractéristique des États industrialisés : en effet, 3 % de la population active travaillent aujourd'hui dans le secteur primaire, 24 % dans le secondaire et 73 % dans le tertiaire (dont 31 % dans le secteur public et 38 % dans le secteur privé), les services représentant également les deux tiers du produit national brut. Le Danemark possède le niveau de vie le plus élevé de l'Union européenne après le Luxembourg et s'est doté d'un système de prestations sociales très développé. Mais le maintien d'un État providence généreux risque d'être compromis, dans un proche avenir, par l'accroissement du nombre des retraités.

2.1. Le secteur primaire, l'atout traditionnel de l'industrie danoise

Avec 3 % des emplois et 18 % des exportations, l'agriculture et la pêche sont des éléments moteurs de l'économie danoise dans la mesure où elles ont largement contribué au développement industriel du pays.

Une agriculture moderne, fondée sur l'élevage et l'exportation

La modernisation de l'agriculture, dans les années 1980, s'est accompagnée d'une diminution des emplois agricoles. Cependant, malgré une nouvelle législation en 1989 favorisant le regroupement des exploitations, 75 % des fermes avaient encore moins de 50 hectares au cours de la dernière décennie. La plupart ont un caractère familial : seules 16 % d'entre elles emploient des salariés à plein-temps. Grâce au climat océanique tempéré et à un potentiel favorable (64 % du territoire sont mis en culture, ce qui est considérable), la production agricole du Danemark dépasse largement la demande locale. Les cultures maraîchères et fruitières sont en plein essor et répondent aux besoins d'une population à 85 % urbaine. Les céréales (orge, blé, seigle) représentent 60 % des terres cultivées, les plantes à tubercules, 10 %, l'herbage, 9 %, les prairies artificielles et les plantes fourragères, 15 %. Une grande part de ces cultures est destinée au bétail. L'élevage joue en effet un rôle prépondérant dans l'agriculture danoise. Le lait a été longtemps la ressource principale (beurre, fromages), mais l'imposition de quotas communautaires dès 1977 a favorisé l'élevage porcin.

La pêche, un secteur non négligeable

Par l'importance de ses prises, le Danemark arrive au treizième rang mondial. Le nombre d'emplois reste très modeste, mais la pêche génère de nombreuses activités industrielles. La flotte est moderne mais désormais en surcapacité du fait de la réduction des stocks. Les espèces comestibles les plus pêchées sont la morue, le hareng, le sprat, le maquereau et la plie, mais le Danemark est surtout spécialisé dans la production de farine et d'huile. Plus de 80 % des prises de poissons proviennent de la mer du Nord et du Skagerrak. Les ports principaux se trouvent sur la côte ouest du Jylland (ou Jütland) : Esbjerg, Thyborøn, Hanstholm, Hirtshals et Skagen. La pêche constitue également une activité essentielle au Groenland et dans les îles Féroé. Une large part de la production est exportée, fournissant, en valeur, près de 4 % du total des exportations.

L'agroalimentaire, première activité industrielle du pays

L'agroalimentaire est le secteur industriel le plus développé. Le Danemark est ainsi le premier fournisseur mondial de conserves de viande et de poisson ainsi que de bacon. Les secteurs de la meunerie, de la panification et de la biscuiterie sont également très performants tandis que les céréales, les pommes de terre et les betteraves ont induit la production industrielle de bière (Carlsberg, Tuborg), d'aquavit et de sucre. Les fabriques de cigarettes et de cigares, quant à elles, sont les héritières d'une longue tradition.

2.2. Des industries de pointe tournées vers l'extérieur

Les ressources de l'industrie danoise

Pendant longtemps, le Danemark s'est cru pauvre en matières premières. Des découvertes de pétrole et de gaz naturel dans la mer du Nord lui permettent désormais de couvrir ses besoins en hydrocarbures et même d'en exporter. Elles ont surtout réduit les importations énergétiques (charbon), de sorte que le pays a pu renoncer aux installations nucléaires. Dépourvu, en revanche, de gisements de métaux, disposant de peu de bois (10 % du territoire) et de rares rivières exploitables, le Danemark cherche à contrebalancer ses faibles ressources naturelles en s'appuyant sur une main-d'œuvre hautement qualifiée. Il investit essentiellement dans les énergies renouvelables (vent, soleil) et exporte son savoir en matière d'énergie éolienne. L'industrie de récupération des déchets est performante et le recyclage du papier fournit plus de 80 % de la matière première nécessaire à la fabrication papetière. L'intérêt pour la protection de l'environnement (épuration de l'eau, suppression des déchets chimiques) est également devenu rentable.

Des industries hautement spécialisées et vouées à l'exportation

L'internationalisation et le transfert de technologie constituent, depuis quelques années, les bases du développement industriel. Ainsi, la récente diversification de l'industrie danoise s'est principalement axée sur le développement des créneaux compétitifs à forte valeur ajoutée. Aujourd'hui, 45 % des biens produits sont exportés, représentant 75 % de la valeur totale des exportations. Les secteurs de pointe tels que la biotechnologie ou la technologie de l'information sont privilégiés.

Après l'agroalimentaire, les principaux secteurs industriels sont la métallurgie et l'ingénierie. D'abord concentrées autour de Copenhague, ces dernières se sont répandues dans le reste du pays, notamment sur la côte est du Jylland, autour d'Ålborg et d'Århus, seconde ville du pays. Si la sidérurgie décline, les équipements hydrauliques et thermiques, la bureautique et les machines-outils sont en pleine expansion. L'ingénierie mécanique (moteurs, machines industrielles, thermostats…) et l'industrie chimique (pétrochimie, pharmacie, engrais, matières plastiques) sont les secteurs qui connaissent le taux de croissance le plus élevé. En revanche, les industries textiles subissent la concurrence des pays émergents et de l'Europe centrale.

2.3. Le commerce international support de l'État providence ?

Un commerce extérieur équilibré mais fragile

La pénurie relative de matières premières contraint le Danemark à importer de grandes quantités de minerais pour satisfaire les besoins de son industrie et à exporter une part importante de sa production pour financer ses importations. Ceci explique que, ramené au nombre d'habitants, le commerce extérieur danois occupe le premier rang mondial. Partisan du libre-échange, le Danemark défend cette position, particulièrement cruciale pour lui, au sein de l'O.C.D.E., de l'U.E. et aux négociations de l'O.M.C. Cependant, afin de diminuer la dépendance économique du pays vis-à-vis de la conjoncture internationale, les entreprises danoises multiplient les investissements à l'étranger. De son côté, le gouvernement cherche à favoriser l'implantation d'industries étrangères sur le territoire national.

Un État providence fragilisé ?

Les deux tiers du P.N.B. danois proviennent des prestations de services publics et privés tandis que le dernier tiers est lié aux activités de production. Le secteur public voit ses dépenses presque couvertes par les recettes fiscales. Celles-ci proviennent des impôts sur le revenu et des taxes sur les transactions de marchandises et les prestations de services. La pression fiscale est parmi les plus élevées au monde et incite donc au travail au noir. Les gouvernements, indépendamment de leur tendance politique, cherchent à la diminuer en encourageant, notamment, la privatisation d'une partie du secteur public (postes et télécommunications).

L'État providence danois connaît cependant des signes de faiblesse. Pour garantir le niveau des allocations, les dépenses publiques restent élevées. Certes, le chômage a diminué grâce aux préretraites, aux possibilités de suspension temporaire du travail (études, congés parentaux…) et, surtout, à la réforme de l'assurance-chômage qui oblige les jeunes Danois à accepter un emploi ou à commencer un apprentissage professionnel. Mais il y a eu peu d'embauches et le système de retraites est à repenser. En effet, la population, dont l'espérance de vie est de 77 ans, a un taux de natalité insuffisant pour garantir sa croissance si bien que la population active, qui alimente les caisses de retraites, a tendance à diminuer alors que le nombre de retraités s'accroît.

2.4. Les sites du Danemark classés à l'Unesco

Quatre sites du Danemark sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
– cathédrale de Roskilde ;
– château de Kronborg ;
– tumulus, pierres runiques et église de Jelling ;
– fjord d’Ilulissat.

Pour en savoir plus, voir l'article géographie physique du Danemark.