Concorde
Avion de transport long-courrier supersonique franco-britannique.
Long de 62,1 m pour une envergure de 25,6 m et une masse totale de 185 t, dont 12,7 t de charge marchande, ce quadriréacteur emporte 100 à 110 passagers sur 6 500 km sans escale, en volant à la vitesse de croisière de mach 2 (près de 2 200 km/h) à une altitude de 15 000 à 18 000 m. Il a bénéficié de nombreuses innovations : disques de freins en matériaux composites (carbone-carbone), qu'il a été le premier avion à utiliser ; alliage d'aluminium élaboré pour lui, résistant à la température de l'ordre de 120 °C atteinte en vol supersonique du fait du frottement atmosphérique ; « nez » s'inclinant de 17° à l'atterrissage ou au décollage afin d'améliorer la visibilité du pilote quand l'appareil se trouve complètement cabré, etc. Son premier vol d'essai a eu lieu en 1969 et son premier vol commercial en 1976.
Bien qu'il représente un indéniable succès technologique, cet avion n'a malheureusement pas connu le succès commercial escompté. En effet, apparu sur le marché à l'époque du premier choc pétrolier, il a été handicapé par sa très forte consommation en carburant. Les nuisances sonores importantes qu'il provoque à basse altitude, à proximité des aéroports, lui ont été aussi défavorables, notamment aux États-Unis. Enfin, on lui a reproché sa faible autonomie, insuffisante pour lui permettre de relier sans escale Paris à Los Angeles ou New York à Tokyo, ou d'effectuer à pleine charge des liaisons directes entre des villes comme Francfort ou Milan et New York. Alors que 74 exemplaires de l'avion avaient été commandés en option, les nombreux désistements intervenus ont contraint la Grande-Bretagne et la France à en limiter fortement la production : 20 appareils seulement ont été construits, dont deux prototypes pour chacun des constructeurs, la S.N.I.A.S. (Société nationale industrielle aérospatiale, devenue ultérieurement Aerospatiale) en France et British Aircraft Corporation (devenue British Aerospace) en Grande-Bretagne, et deux appareils de présérie. Seize Concorde ont finalement été mis en service commercial (premières lignes, ouvertes en 1976 : Paris-Rio et Londres-Barheïn) ; à partir de 1979, leur exploitation régulière, par Air France et British Airways, n'a été maintenue que sur quelques lignes transatlantiques, notamment pour assurer la liaison Paris-New York en 3 h 40 min.
Les vols ont été suspendus à la suite de l'écrasement au sol, à Gonesse (Val-d'Oise), le 25 juillet 2000, d'un des appareils exploités par Air France, après que celui-ci eut été endommagé au décollage en percutant sur la piste une pièce métallique perdue par un avion qui le précédait. L'exploitation commerciale a repris en novembre 2001, après plusieurs modifications apportées aux avions pour les rendre plus sûrs : pose d'un revêtement souple, en Kevlar, à l'intérieur des réservoirs, pour combler les trous éventuels provoqués par un corps étranger ; protection des circuits électriques du train d'atterrissage pour éviter la rupture des câbles à la suite d'un choc et prévenir la formation d'un éventuel arc électrique ; installation de nouveaux pneus à carcasse radiale, capables de résister aux crevaisons à grande vitesse et dont la taille des débris en cas d'éclatement est limitée. Cependant, la baisse de la fréquentation et l'accroissement des coûts de maintenance ont conduit Air France et British Airways à arrêter définitivement l'exploitation de l'avion respectivement le 31 mai et le 31 octobre 2003.
Tant aux États-Unis qu'en Europe, la construction d'une nouvelle génération d'avions supersoniques est périodiquement évoquée et a fait l'objet d'études préliminaires, mais la rentabilité de tels appareils n'apparaît pas établie et divers obstacles technologiques restent à surmonter pour satisfaire aux exigences actuelles en matière de respect de l'environnement (réduction des émissions de bruit au décollage et lors du passage du mur du son, protection de la couche d'ozone, etc.) .