C.I.S.L.

sigle de Confederazione italiana sindacati lavoratori

Confédération syndicale italienne d'inspiration catholique, créée en 1950.

En octobre 1948, les syndicalistes démocrates-chrétiens quittent la Confederazione generale italiana del lavoro (C.G.I.L.) et constituent la L.C.G.I.L. (C.G.I.L. libre). En juin 1949, c'est au tour des courants sociaux-démocrates (eux-mêmes nés d'une scission avec le parti socialiste) et des républicains de quitter la C.G.I.L. pour former la F.I.L. (Fédération italienne du travail). Ces deux confédérations, la L.C.G.I.L. et la F.I.L., constituent la C.I.S.L. en 1950. Toutefois, la plupart des syndicalistes républicains refusent cette fusion par anticléricalisme et vont constituer l'U.I.L. (Union italienne du travail).

Très liée au parti de la Démocratie chrétienne au pouvoir, représentée au Parlement (l'incompatibilité entre fonctions syndicales et politiques n'adviendra qu'en 1969), la C.I.S.L. adopte sur les grands problèmes la même attitude que ce parti (politique d'austérité, atlantisme). Elle syndique surtout des employés et des métayers et regroupe 1 500 000 adhérents au début des années 1950. Au cours des années 1960, la situation économique et sociale évolue (« miracle italien », pontificat d'ouverture du pape Jean XXIII). Sous l'influence de ses nouveaux adhérents plus jeunes et moins marqués par la guerre froide, la C.I.S.L. commence à s'engager sur des questions sociétales plus générales et accepte des actions communes avec la C.G.I.L., participant au grand mouvement de grèves de la fin des années 1960 et constituant, en 1972, avec les deux autres confédérations la Fédération C.G.I.L.-C.I.S.L.-U.I.L. En même temps, elle réduit progressivement ses liens avec la Démocratie chrétienne et opte résolument pour la laïcité. Malgré la rupture de fait de la Fédération en 1984, la C.I.S.L. ne remet pas en cause l'unité syndicale et ouvre la voie au grand tournant social que représente l'accord tripartite (gouvernement, patronat, syndicats) du palais Chigi (juillet 1993) destiné à mettre un terme à la spirale inflationniste par la suppression de l'échelle mobile des salaires. En 2006, elle regroupe environ 4 400 000 adhérents.