Belgique : population
La densité moyenne de la Belgique, élevée, avoisine les 370 habitants au km2. Elle dépasse souvent 500 habitants sur le littoral flamand et le Brabant (autour de Bruxelles), tombant aux environs de 50 dans les hauteurs de l'Ardenne. Le taux très important d'urbanisation (98 %) est lié à la densité d'un réseau urbain bien hiérarchisé. La population ne s'accroît plus en raison de la chute de la natalité (10 ‰). Les divisions administratives de la Belgique
DIVISIONS ADMINISTRATIVES DE LA BELGIQUE Région Province Superficie Population Capitale Chef-lieu Bruxelles-Capitale 162 1 154 635 Bruxelles Région wallonne Brabant wallon 1 097 388 526 Wavre Hainaut 3 787 1 328 760 Mons Liège 3 862 1 087 729 Liège Luxembourg 4 418 275 594 Arlon Namur 3 365 482 451 Namur Total 16 844 3 563 060 Namur Région flamande Anvers 2 867 1 793 377 Anvers Brabant flamand 2 119 1 101 280 Louvain Limbourg 2 422 853 239 Hasselt Flandre-Orientale 2 982 1 460 944 Gand Flandre-Occidentale 3 134 1 173 019 Bruges Total 13 522 6 381 859
● moins de 15 ans : 16 %
● 15-65 ans : 64 %
● plus de 65 ans : 20 %
● hommes : 80 ans
● femmes : 84 ans
(en km2)
(estimation pour 2013)
1. La situation linguistique
L'État belge reconnaît officiellement sur son territoire l'emploi de trois langues et l'existence de quatre régions linguistiques (réforme constitutionnelle de 1970) : les provinces flamandes, de langue néerlandaise, actuellement en accroissement relatif ; les provinces wallonnes, de langue française ; la région de Bruxelles, officiellement bilingue mais, en fait, en grande majorité francophone ; enfin, à l'est du pays, l'allemand, parlé par moins de 1 % de la population dans quelques communes autour d'Eupen et de Saint-Vith. La frontière linguistique séparant les communautés flamande et wallonne est une ligne ouest-est, allant de Mouscron à Visé, en passant au sud de Bruxelles, qui est englobée entièrement en territoire flamand. Cette frontière, qu'une loi de 1921 prévoyait de réviser tous les dix ans, a été fixée définitivement, sous la pression flamingante, en 1963, parachevant ainsi l'unilinguisme régional, aboutissement d'un siècle et demi de conflits souvent violents et de lois linguistiques sans cesse remises en question. Le moteur de l'évolution a toujours été la revendication des Flamands, soucieux de sauvegarder leur langue et leur identité culturelle.
À l'origine, la Constitution de 1831, rédigée en français, affirme la liberté de l'emploi des langues. En fait, cette liberté ne profita qu'au français, langue de l'élite sociale et culturelle, langue du pays légal (suffrage censitaire) et, de fait, la langue officielle du pays ; le néerlandais, dispersé en une poussière de dialectes, n'était qu'une langue vernaculaire parlée dans les milieux modestes des Flandres. Le réveil flamand, qui s'opéra dans la seconde moitié du xixe s., s'employa d'abord à réhabiliter puis à codifier la langue (« hoogvlaams », ou flamand choisi), puis à présenter une série de revendications tendant à obtenir l'égalité juridique entre les deux langues ; celle-ci ne fut réalisée qu'à la fin du siècle, après l'instauration du suffrage universel, par une loi de 1898 qui stipula que toutes les lois devaient être promulguées dans les deux langues. Mais ce bilinguisme d'État, renforcé sur le plan législatif après la Première Guerre mondiale dans un souci d'unité nationale, ne tenait pas devant la montée du nationalisme flamand. Dans les années 1930, une série de lois permit la flamandisation de tous les services publics (administration, enseignement, justice) dans les provinces non francophones. Aujourd'hui, si le dualisme linguistique et culturel de la nation belge apparaît évident, des incertitudes demeurent sur les formes institutionnelles qui le sanctionneront (problèmes du fédéralisme et du statut de la capitale).
2. La situation démographique
De nos jours, la population de la Belgique atteint à peine les deux tiers de celle des Pays-Bas, alors qu'elle lui était largement supérieure au début du xxe s. Cela tient à une diminution plus précoce de la natalité, qui a d'abord touché la Wallonie avant de se diffuser plus récemment en Flandre. De ce fait, la part de la population flamande (déjà majoritaire en 1830) n'a cessé d'augmenter, favorisant du même coup la persistance de l'antagonisme entre Flamands (néerlandophones) et Wallons (francophones), que traduisent l'existence d'une frontière linguistique et la structure fédérale de l'État.
La baisse de la natalité s'est répercutée sur la pyramide des âges, entraînant un vieillissement de la population. La population stagne, la croissance naturelle est quasiment nulle (de l'ordre de 0,1 ‰ par an), malgré la fécondité encore élevée de la population étrangère. Celle-ci, qui représente 9 % de la population totale, est principalement d'origine communautaire : les immigrants issus de l'Europe méditerranéenne (Italie surtout) sont venus travailler dans les mines et l'industrie durant l'entre-deux-guerres et après 1945, mais beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui naturalisés ; un apport plus récent et plus diversifié est lié aux fonctions internationales, notamment européennes, de Bruxelles. Les immigrés originaires des pays en développement sont essentiellement des Marocains, des Turcs et des Congolais de la République démocratique du Congo (ancienne colonie belge). Bruxelles possède la plus forte proportion d'étrangers, suivie par la Wallonie, de tradition industrielle, alors que la Flandre n'en compte qu'un nombre restreint.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Belgique et activités économiques de la Belgique.