Amérique latine : géographie

1. Géographie physique

La combinaison des données structurales, géomorphologiques, climatiques et végétales confère une grande diversité aux paysages. Les grands ensembles du relief s'orientent selon les directions méridiennes. À l'Ouest, se succèdent les hautes montagnes de la cordillère des Andes, la cordillère volcanique centraméricaine et la sierra Madre occidentale mexicaine. À l'Est, s'étendent des massifs anciens, surtout développés en Amérique du Sud (socle guyano-brésilien) ; entre ces deux ensembles structuraux, s'allonge un couloir de plaines (ou de plateaux) : Mexique septentrional et central, llanos vénézuéliens, immenses plaines de l'Orénoque et de l'Amazonie (autour de l'Amazone), Chaco et bassin du Paraná-Paraguay, plaines de la Pampa. Volcanisme et sismicité jouent un rôle important au Mexique central, dans la cordillère pacifique d'Amérique centrale et dans l'arc interne des Petites Antilles. Allongée du 33^{azone, e} degré de latitude N. au 55^e degré de latitude S., l'Amérique latine est, dans une large mesure, tropicale. N'échappent à la tropicalité que le nord du Mexique et les régions tempérées de l'Amérique latine méridionale, effilée en triangle (Chili, Argentine, Uruguay).

Une grande diversité de climats et de formations végétales s'observe : milieux équatoriaux et tropicaux humides forestiers d'Amazonie et des Guyanes, du Brésil atlantique, des littoraux de Colombie et du Venezuela, des îles des Antilles et de l'Amérique centrale, du Mexique méridional et oriental; vastes plaines et plateaux à climat tropical à longue saison sèche, offrant des paysages de savanes et de campos, dans les llanos vénézuéliens et le Brésil intérieur. La marque de l'aridité, déjà bien visible dans la caatinga du nord-est du Brésil, s'affirme dans le Chaco, le Nord-Ouest argentin, et surtout dans le nord-ouest du Mexique et sur le littoral du Chili et du Pérou.

2. Population et activités économiques

Le peuplement de l'Amérique latine comporte un fonds amérindien, des Européens d'origine ibérique (renforcés aux xix^e et xx^e siècles par des Italiens, des Allemands et des Slaves), des Noirs déportés d'Afrique à l'époque de la traite, des Libano-Syriens, des Indiens, des Japonais et des Chinois. L'Amérique andine reste fortement marquée par le sang amérindien (Pérou, Bolivie, Équateur et, en Amérique centrale, Guatemala). Les Antilles, la façade atlantique de l'Amérique centrale, les Guyanes, le nord-est du Brésil appartiennent surtout aux « Amériques noires » ; les États du sud du Brésil, l'Uruguay, l'Argentine et le Chili constituent l'Amérique latine de peuplement blanc. L'économie porte toujours la marque de l'histoire coloniale : primauté de l'agriculture en grandes propriétés (haciendas, estancias, fazendas), grand rôle des exportations agricoles (blé, café, bananes, coton, sucre, cacao, etc.), faiblesse du secteur industriel malgré la présence de matières premières industrielles. Mais le Mexique, le Venezuela et, surtout, le Brésil sont devenus, au moins régionalement, des pays industrialisés et sortent du sous-développement.

Des zones de tension subsistent néammoins, par exemple dans les Andes (Pérou, Colombie, Bolivie) où la conjonction du trafic de drogue et du maintien du trafic de guérilla actifs entretient une grande insécurité. Dans les Antilles, Haïti et Cuba survivent en grande partie grâce à l'aide internationale ou à celles des émigrés. Enfin, la question amérindienne réapparaît périodiquement et prend parfois des formes violentes, comme au Mexique (au Chiapas), ou dramatiques comme pour certaines tribus amazoniennes chassées par l'exploitation de leur territoire forestier.

Le vrai défi est celui de la lutte contre les inégalités, problème commun à toute l'Amérique latine.

Pour en savoir plus, voir les articles Histoire de l'Amérique latine et Art et culture de l'Amérique latine.