épuration
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en France, action de répression, soit légale (tribunaux), soit sommaire (exécutions) contre des fonctionnaires, écrivains, artistes, etc., convaincus d'avoir collaboré avec l'ennemi.
HISTOIRE
Destinée à réprimer « l'intelligence avec l'ennemi », l'épuration a associé répression judiciaire (que traitèrent Cours de Justice, Chambres civiques, Tribunaux militaires et Haute Cour), destitution politique (confiée à un Jury d'honneur) et épuration professionnelle (confiée à des Commissions d'épuration).
Les chefs de l'État français furent souvent condamnés (→ Pierre Laval, Philippe Pétain, Joseph Darnand). Quelque 1 500 condamnations à mort furent exécutées après jugement des tribunaux réguliers (on dénombre par ailleurs de 8 à 9 000 victimes de l'« épuration sauvage »). De 22 000 à 28 000 fonctionnaires ou agents de l'État (sur 1,5 million) furent sanctionnés. Quelques entreprises ayant collaboré furent nationalisées (Renault, Gnome et Rhône) ou condamnées à payer des amendes.
Les journaux publiés sous l'Occupation allemande (Ouest-Éclair, Le Petit Parisien…) virent dans 64 cas leurs biens confisqués et dévolus aux titres issus de la Résistance (→ Combat, Libération…), ce qui provoqua un profond renouvellement de la presse française.
L'épuration a sans doute sanctionné plus lourdement le monde des intellectuels et des artistes que les entrepreneurs, les comparses plutôt que les grands dignitaires, les tribunaux inclinant au fil du temps vers une plus grande indulgence.
Pour en savoir plus, voir les articles collaboration, Ve République.