empire de Nicée
Empire fondé par Théodore Ier Lascaris, après la quatrième croisade et la prise de Constantinople (1204) par les croisés.
Théodore, proclamé empereur après la fuite d'Alexis V Doukas, s'est réfugié en Asie, ayant vainement tenté de résister aux Latins, qui ne lui ont laissé que Nicée et Brousse. Il profite du conflit entre Bulgares et Latins pour se faire couronner (1208) après avoir installé le patriarche à Nicée. Vainqueur du sultan seldjoukide d'Iconium, puis des Latins grâce à l'alliance bulgare, il réunit sous son autorité presque tout le nord-ouest de l'Asie Mineure, traite avec Venise, à laquelle il accorde des avantages commerciaux et par laquelle il se fait reconnaître empereur. Ces succès favorisent le patriarcat de Nicée, qui joue chez les Slaves le même rôle que Constantinople.
Le gendre et successeur de Théodore, Jean III Doukas Vatatzès (1222-1254), chasse les Latins de leurs possessions d'Asie Mineure et accapare la plupart des îles de la mer Égée. Ses troupes avancent jusqu'à Andrinople, qu'elles évacuent à l'arrivée de Théodore Ange d'Épire, en marche sur Constantinople. Mais il est vaincu grâce à l'intervention du Bulgare Jean III Asen II. Celui-ci s'allie à Jean III Doukas Vatatzès et tous deux s'emparent de Gallipoli (1235), mais échouent devant Constantinople.
Après cet échec, leur alliance est rompue et l'Empire bulgare décline. Jean Vatatzès obtient du despote d'Épire la renonciation au titre impérial (1242) ; l'empire de Nicée est épargné par l'invasion mongole, qui affaiblit ses rivaux, ce dont Jean Vatatzès profite pour s'emparer de la Macédoine et de Thessalonique (1246). En 1249, Vatatzès recouvre Rhodes sur les Génois et, en 1252, intervient contre Michel II d'Épire. L'empire de Vatatzès s'enrichit grâce au commerce avec les Turcs, qui venaient s'y procurer les vivres dont ils avaient besoin, leur agriculture ayant été ruinée par l'invasion mongole.
À Jean Vatatzès succède (1254) son fils Théodore II Lascaris, qui doit lutter contre l'aristocratie.
Jean IV Doukas Lascaris, fils de Théodore II, a pour tuteur Georges Muzalon, favori de Théodore II. Muzalon, mal vu par l'aristocratie et par l'armée, est assassiné, et Michel Paléologue prend le pouvoir. Il devient coempereur (1258), écrase le despotat d'Épire (bataille de Pélagonia, 1259) et, après avoir conclu un traité qui accorde aux Génois les avantages commerciaux détenus jusque-là par les Vénitiens (1261), s'empare de Constantinople (1261) et s'y fait de nouveau couronner empereur, Jean V étant laissé à Nicée.
L'Empire byzantin était restauré, une nouvelle dynastie, celle des Paléologues, était fondée.
Pour en savoir plus, voir l'article Empire byzantin : histoire.