Sérinde

Ancien nom donné à une région d'Asie centrale, dans le Turkestan chinois (aujourd'hui territoire autonome du Xinjiang).

Durant le premier millénaire de notre ère, cette région fut le foyer d'épanouissement d'une civilisation bouddhique importante.

Convoitée par toutes les puissances limitrophes – au nord-est, les Mongols ; au nord, les Turcs Ouïgours, d'abord chrétiens ou bouddhistes puis musulmans ; à l'ouest, les Sogdiens et les Bactriens ; au sud-ouest, les Indiens du Gandhara, tôt convertis au bouddhisme ; au sud, les Tibétains, qui par deux fois s'en rendirent maîtres ; à l'est, enfin, la Chine impériale pour qui cette région fut toujours une marche à contrôler –, cette terre de passage, fut pendant des siècles traversée pacifiquement de l'Inde vers la Chine par les missionnaires et les moines bouddhistes, et de la Chine vers l'Inde, par les caravanes de marchands qui empruntaient les Routes de la soie (la Sérinde, c'était l'« Inde des Sères », nom grec des Chinois).

Parsemée d'un chapelet d'oasis qui étaient autant de villes-étapes de part et d'autre du désert du Taklamakan, la Sérinde recèle d'exceptionnels sites archéologiques, vestiges d'une civilisation qui disparut au xie siècle face aux assauts de l'Islam.