Journal de l'année Édition 2004 2004Éd. 2004

Une semaine avant les commémorations, le mardi 14 janvier, Paris et Berlin ont réussi à s'entendre sur une proposition commune pour le fonctionnement de la future Grande Europe. Chacune des parties ayant un objectif – la France, le renforcement du Conseil européen ; l'Allemagne, celui de la Commission européenne –, Paris et Berlin se sont rapprochés : le président de la Commission sera élu par le Parlement et le Conseil européen sera présidé par un président élu par le Conseil à la majorité simple. Communiquée au président de la Convention pour l'avenir de l'Europe présidée par l'ex-président Giscard d'Estaing, cette proposition inquiète les autres pays. Il est difficile en effet de convaincre les nouveaux adhérents que, sans la « Françallemagne » initiée en 1963 et redessinée quarante ans plus tard, le Vieux Continent sera condamné à n'être qu'une « structure molle ».

Serge Cosseron

Le français et l'allemand dans l'enseignement secondaire

Le traité de 1963 stipulait que « les deux gouvernements reconnaissent l'importance essentielle [...] de la connaissance, dans chacun des deux pays, de la langue de l'autre. ». Quarante ans plus tard, le message est loin d'être passé dans la réalité. Bien au contraire, la place de l'allemand dans le système secondaire français est en crise. Il en est de même en Allemagne, où le français s'effondre devant l'anglais, même dans les régions frontalières, et seuls 5 % des lycéens présentent le français au baccalauréat (le fameux Abitur). En France, dans le secondaire, l'allemand est devancé par l'espagnol. Et la chute des inscriptions s'est accélérée ces dernières années. En douze ans, les choix de l'allemand en 6e se sont effondrés de 40 % !