Cette fois encore, la crise est désamorcée par les appels au calme de l'Élysée et de Matignon, qui n'ont pas intérêt à voir le serpent de mer des affaires envenimer la vie politique. La droite, qui n'en a pas fini avec les affaires, comme l'a montré la mise en examen quelques mois plus tôt du maire de Paris Jean Tiberi, candidat autoproclamé à sa succession, préfère finalement ne pas exagérer ses attaques sur ce terrain contre la majorité plurielle, dont DSK était le candidat pressenti pour la mairie de Paris. Les affaires se profilent en tout cas à l'horizon des municipales de 2001 dans la capitale.
Georges Ulrich
D'une crise, l'autre
Quelques jours avant sa démission, DSK déclarait : « La crise économique est finie. » Une crise politique a pris le relais, au fur et à mesure que l'enquête sur la MNEF, révélant l'ampleur des spéculations menées par ses cadres avec l'argent de ses 800 000 adhérents étudiants, démonte un réseau d'amitiés qui impliquerait des socialistes. La cohabitation est ébranlée et la majorité plurielle n'est pas épargnée par une affaire qui pose le problème du pouvoir de juges qui mettraient en péril la gestion du pays en s'en prenant à un ministère crucial, qui porte la croissance à bout de bras et unanimement apprécié à l'étranger. Le départ de cet artisan de l'euro suscite l'inquiétude des partenaires européens et des milieux économiques, que M. Sautter, jusque-là secrétaire d'État au budget, devra dissiper. À cinquante-neuf ans, cet économiste a longtemps travaillé au secrétariat général de l'Élysée auprès de François Mitterrand avant d'être préfet d'Île-de-France. Un parcours de l'ombre qui le différencie de DSK.