Simon Stromboni
L'État retrouve ses droits
Discrédité par l'affaire des paillotes, l'État retrouve ses droits le 20 mai en identifiant les meurtriers de Claude Erignac. La pression de l'actualité, avec l'incarcération du préfet Bonnet sur fond de motion de censure de l'opposition à l'Assemblée, est pour beaucoup dans l'accélération du cours de l'enquête menée par la division nationale anti-terroriste (DNAT), qui conduit à l'arrestation d'un groupe nationaliste de Cargese. Mais le principal suspect, Yvan Colonna, fils de l'ancien député PS Jean-Hugues Colonna, prend le maquis le 22 mai et échappe depuis aux forces de police, dont le travail n'a pas été aidé, semble-t-il, par l'enquête parallèle de M. Bonnet. Ce dernier continue à distiller des « révélations » explosives, consignées dans son livre Préfet en Corse paru en octobre, où il récuse sa responsabilité directe dans l'affaire des paillotes, tout en insinuant que le ministère de la Justice aurait pu jouer un rôle dans la cavale du tueur présumé d'Erignac.