L'entrée en masse des députés du PRD à l'Assemblée nationale marque sans aucune ambiguïté la lin de l'hégémonisme du PRI. Le choix de nombre d'électeurs de la capitale, y compris des sympathisants du PAN, s'est porté sur le candidat du PRD pour barrer la route au vieux parti révolutionnaire. Certes, ils y ont réussi. Il reste toutefois que, même vilipendé par des secteurs de plus en plus importants de la société mexicaine, le PRI n'en finit plus de mourir... tout en conservant le pouvoir. En dépit du revers électoral du 6 juillet 1997, il contrôlait toujours les principaux leviers du régime : la présidence de la République, le gouvernement de la plupart des 31 États de la fédération, le Sénat, les deux tiers des municipalités et les syndicats.
P. F.
Cuauhtémoc Cardenas, un homme tenace
La carrière politique de Cuauhtémoc Cardenas a pris son envol en 1980, lors de son élection à la tête de l'État du Michoacán. Deux ans plus tard, il crée un « courant révolutionnaire » qui se sépare du PRI peu après. En 1988, il se présente à l'élection présidentielle sous la bannière du Front démocratique national et remporte un succès inattendu en dénonçant la fraude qui l'aurait dépossédé de la victoire au profit de Carlos Salinas. En 1989, il l'onde le PRD, dont il attend qu'il lui serve de tremplin pour le scrutin présidentiel de 1998.