Météo : l'Automne
Septembre 1996.
Mois exceptionnellement frais, souvent sec, sauf en Corse et une partie de la Provence. Le déficit thermique, faible en Bretagne, dépasse 3 °C dans le sud de l'Alsace. On note des gelées sous abri en plaine le 8 à Luxeuil, à Vichy et à Nevers, le 14 à Romorantin, le 17 à Épinal et à Charleville. Voici quelques minimums mensuels : – 5,3 °C à Saugues [43], – 3,1 °C à Val-d'Isère, 5,3 °C à Lyon, 6,9 °C à Paris, 10,8 °C à Bréhal, 12 °C à Toulon et à Bastia, 13,1 °C à Nice et 15 °C au cap Pertusato. De leur côté, les maximums sont compris entre 19,7 °C à Dunkerque et 30,5 °C à Pau.
Durant la première quinzaine, un flux anticyclonique de nord-est nous vaut un temps sec et frais ; seuls le Sud-Est et la Corse sont arrosés en début de mois (127 à Barjols et 115 au Luc le 3). Les cumuls mensuels varient de 4 mm à Stenay [55] à 320 à Grimaud et 394 à Évisa. De nombreuses stations méditerranéennes battent leurs records de pluie de septembre.
Le soleil ne brille que durant 150 heures dans les Ardennes et le sud de l'Alsace, mais 253 heures à cannes et 254 à Carpentras. Signalons que, le 5, une avalanche tue 4 chasseurs alpins à la Petite Ciamarella, en haute Maurienne.
Octobre 1996.
Les précipitations sont généralement déficitaires, sauf autour de la Méditerranée : elles sont inférieures à 20 mm par endroits dans le Bas-Rhin, le centre du Bassin aquitain et la région d'Angers (14 mm) ; elles dépassent 250 mm sur le sud du Massif central (403 mm à Fraisse-sur-Agout [34]) et le sud-est de la Corse (358 à Quenza).
Les températures sont proches des normales. Les minimums absolus s'abaissent à – 7,4 °C à Val-d'Isère, – l,6 °C à Charleville et à Dijon, mais seulement 8,6 °C à Belle-Île, 10,6 °C à Nice, 10,9 °C à Toulon, 12 °C à Porquerolles et 13,7 °C au cap Corse. Quant aux maximums, ils ne dépassent pas 17,4 °C à Ouessant, mais grimpent à 24,9 C à Aurillac et 30,6 °C à Biarritz.
Le soleil est présent moins de 100 heures du Nivernais à la Lorraine (87 à Metz), mais 192 à Saint-Auban-sur-Durance. Le vent souffle jusqu'à 180 km/h au puy de Dôme le 13, 162 à Barfleur le 28, 144 au cap Corse le 2 et au Castellet le 19, 140 au cap Béar le 7, 115 à Paris le 29 et 104 à Lille et à Saint-Quentin le 29.
Novembre 1996.
Intempéries et arrivée précoce de l'hiver sont les traits dominants de ce mois. Durant la première quinzaine, la douceur est encore présente (le mercure monte jusqu'à 24,4 °C à Calvi, 23,2 °C au Luc [83], 22,6 °C à Montpellier, 21,2 °C à Clermont-Ferrand, 21,1 °C à Grenoble et 20,5 °C à Biarritz). Au début de la deuxième décade, d'abondantes précipitations dues à un violent flux de sud affectent les Alpes du Sud et les régions s'étendant des Cévennes à la Lorraine ; du 10 au 13, on recueille souvent plus de 100 mm ; l'épicentre se situe sur l'Ardèche avec 710 mm à Mayres (dont 256 le 11 et 291 le 12), 672 à Barnas, 367 à Mazan-l'Abbaye. Des inondations se produisent en Moselle, dans l'Ardèche, la Drôme, la Haute-Loire (200 personnes sont évacuées près du Puy, la Loire) et dans la banlieue sud-ouest de Lyon ; des glissements de terrain et des coulées de boue à Gray [70], en Maurienne et à Saint-Étienne-en-Dévoluy [05] ; il neige au-dessus de 1 500/1 600 m.
La seconde quinzaine est hivernale ; la neige tombe en abondance sur tous les massifs, ce qui ne s'était pas produit depuis bien longtemps en novembre ; elle atteint parfois les plaines (20 cm à Besançon le 18). Plusieurs stations de sports d'hiver ouvrent avec plus de 15 jours d'avance ; la circulation est souvent perturbée comme dans la nuit du 18 au 19 en Lorraine et en Franche-Comté ; le 20, une avalanche coupe la route de Saint-Paul-sur-Ubaye [04] ; le 30, une coulée coupe la route du Lautaret, alors qu'une autre touche un immeuble de la station du Mottaret [73].
C'est le mois de novembre le plus arrosé depuis au moins quarante ans, parfois depuis plus d'un siècle, dans le Nord, le Nord-Est, le Centre-Est et le Sud-Ouest. À Saint-Genis-Laval [69], c'est le mois de novembre le plus pluvieux depuis la création de l'observatoire en 1881 (233 mm ; ancien record : 171 en 1926). Les cumuls mensuels dépassent 400 mm sur les Vosges (417 au ballon d'Alsace), le Jura (481 à Lalleyriat), les monts d'Auvergne (500 près de Mandailles) et, localement, les Préalpes (463 à Saint-Pierre-d'Entremont), mais la palme revient au Vivarais, avec 883 mm à Mayres (ancien record : 708 en novembre 1982), 843 à Barnas, 797 à Mazan et 735 à Loubaresse. De nombreux records de précipitations en 24 heures sont battus le 12. En montagne, les cumuls de neige sont également remarquables : à Bourg-Saint-Maurice (865 m), 211 cm (ancien record de novembre : 129).
La durée d'insolation, déficitaire, n'est que de 19 heures à Saint-Dizier, 20 à Charleville et 23 à Épinal ; elle dépasse 100 heures dans le Midi méditerranéen.
Les vents sont souvent violents ; le 11, les plus fortes rafales atteignent 202 km/h au mont Aigoual. L'année 1996 se termine avec une vague de froid sur toute l'Europe durant la dernière décade de décembre.