Et, de l'avenir, il en aura certainement, car il a aussi de l'étoffe : en 1983, à 28 ans, le « gamin » avait réussi l'exploit de souffler la place de maire de Neuilly à un autre conseiller municipal, Charles Pasqua lui-même ! L'aventure avait commencé neuf ans auparavant, quand l'étudiant en droit à Nanterre distribuait des tracts en faveur de Jacques Chaban-Delmas. Il est alors remarqué par le vieil Achille Peretti, maire de Neuilly et cacique du sérail gaulliste, qui lui propose, dès 1977, de figurer sur sa liste municipale. À la mort de son parrain en politique, le « petit Nicolas » n'hésite pas un instant : il va barrer la route de la mairie au poids lourd toutes catégories. Charles Pasqua. Celui-ci comprend vite à qui il a à faire, s'incline et cherche aussitôt à amadouer ce juvénile rival en le transformant en dauphin. Leurs relations ne se sont certainement pas améliorées depuis que Sarkozy s'est opposé activement au tandem Pasqua/Séguin lors du référendum sur la ratification du traité de Maastricht... Suite à sa prise de position pour le « oui », certains membres du RPR. lui reprochant cet engagement trop visible, sont allés jusqu'à demander sa tête – sans y parvenir – pour apaiser leur amertume ! Décidément, sur l'échiquier politique, Nicolas Sarkozy a su jouer le jeu jusqu'à aujourd'hui avec intelligence et finesse. À suivre...

Patricia Scott-Dunwoodie