Patricia Scott-Dunwoodie
Les Victoires de la musique 1993 ont une fois de plus consacré une certaine idée de la chanson française, se rapprochant ainsi petit à petit de l'esprit du concours de l'Eurovision... exception faite de quelques artistes tel Alain Baschung, qui a enfin été reconnu dans la catégorie Meilleur clip et Meilleur artiste interprète masculin.
Mais que dire d'un Arthur H., qui, en remportant le prix de la Révélation masculine de l'année, couronne ainsi sa carrière en tant qu'artiste le plus révélé de France ? Les autres prix. Révélation féminine : Zazie ; Meilleure artiste interprète féminine : Véronique Sanson ; Meilleur album : Caché derrière, de Laurent Voulzy ; Meilleure performance musicale : Jacques Dutronc ; Meilleur album musiques du monde (du monde francophone, certainement...) : Immensément, de Robert Charlebois ; Meilleure chanson : le Chat, par le Meilleur groupe : Pow Wow... Pour ce qui est des deux grands festivals de la chanson française, le Printemps de Bourges – après un régime basses calories appliqué depuis 1989 – assure sa survie... grâce aux subventions. Quant aux Francofolies, elles confirment leur vocation de plaque tournante des rendez-vous de la chanson française avec le « grand retour » de Catherine Ribeiro, le triomphe de Jacques Dutronc avec des chansons écrites il y a plus de 20 ans, et une poignée de nouveaux jeunes talents qui n'ont pas su convaincre, dont une Vanessa Paradis décidément trop fragile qu'a accompagnée, le temps d'une chanson, une Guesh Patty vraiment trop caractérielle. Mais, comme le dit Jean-Louis Foulquier sur un ton philosophique : « Il faut donner aux gens le temps de se tromper »...