Partisans et adversaires du tunnel routier du Somport continuent à s'opposer dans la vallée d'Aspe. Le développement d'une montagne économiquement mal en point et la protection de la nature s'opposent, là comme ailleurs. Dernière pièce au dossier : un rapport du CEMA-GREF (Centre d'étude du matériel agricole, du Génie rural et des eaux et des forêts) prévoit que le simple élargissement de la nationale 134 sur 30 kilomètres sera dommageable pour la faune de la vallée et mortel pour les derniers ours.

Auvergne

Sénateur, ancien ministre du Logement dans le gouvernement Mauroy. M. Roger Quillot préside aux destinées de Clermont-Ferrand depuis près de vingt ans. Sa démission de maire, annoncée en octobre 1991 (démission reprise quinze jours plus tard), voulait attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation sociale de sa ville. Ainsi interpellé, l'État a fait profiter la capitale auvergnate d'une vague de « délocalisation en région », selon la nouvelle expression consacrée. Près de 300 salariés du Centre d'études du matériel agricole, du Génie rural et des eaux et des forêts (CEMAGREF), et de l'École nationale du génie rural, des eaux et des forêts (ENGREF) doivent venir renforcer le pôle agroalimentaire de l'agglomération. La création par M. François Michelin d'une société d'industrialisation et de développement économique est destinée, grâce à 90 millions de francs de prêts bonifiés, à encourager des entreprises à venir s'installer dans la région.

Le groupe Limagrain, premier semencier français, diversifie ses activités : sa collaboration avec l'université clermontoise, par le biais de son laboratoire BIOCEM, implanté sur le campus universitaire, le fait entrer dans le secteur de la santé, des cosmétiques et de la chimie fine.

Bourgogne

Le nouveau pont de Bourgogne, ouvert à la circulation le 15 juillet 1992, concrétise les vœux des élus de Chalon-sur-Saône d'ouvrir davantage la cité vers la plaine de la Bresse et, au-delà, vers le Jura et la Suisse. C'est aussi pour renforcer sa vocation de plaque tournante qu'un parc d'exposition de 4 000 mètres carrés a été ouvert à proximité du nouvel ouvrage d'art. De même, le parc d'activités des Bords de Saône s'étend sur la rive gauche de la rivière. Cette zone d'activités (50 hectares) s'inscrit dans le cadre d'un aménagement du nouveau Chalon, sur la rive gauche, et s'appuie sur la présence de l'IUT doté d'un département « transport et logistique ».

La SNCF est saisie d'une nouvelle demande du préfet de Saône-et-Loire pour faire étudier les conséquences d'un éventuel ralentissement des TGV dans la région de Mâcon. Les nuisances sonores sont dénoncées par l'Association de protection du Val-Lamartinien (APVL). La réduction de vitesse de 260 à 160-180 kilomètres à l'heure sur les douze kilomètres de la région serait responsable d'un retard de deux minutes sur le trajet.

À Dijon, la création du jardin japonais dans les quartiers de Pouilly précède de quelques mois la création d'un jardin à la française à Koshigaya, près de Tokyo.

Bretagne

Les pollueurs seront les payeurs. Après quatorze années de procédure, le feuilleton de l'Amoco Cadiz, commencé le 16 mars 1978 sur les roches de Portsall (Finistère) s'est terminé par un banquet de 600 convives à Ploudalmézeau : le syndicat mixte rassemblant 90 communes du Finistère nord et des Côtes-d'Armor touchées par la marée noire savoure sa victoire : la justice américaine lui a alloué une somme de 212 millions de francs pour le préjudice subi.

Le fantastique rassemblement de vieux gréements dans la rade de Brest, du 11 au 15 juillet, ne fut-il pas le reflet d'une prépondérance désormais révolue ? L'avenir de la cité du Ponant n'est plus uniquement tourné vers la mer. Et pourtant, Brest, née avec la marine, dépend encore beaucoup (trop ?) de celle-ci. L'activité de la Royale fait vivre encore plus de 100 000 personnes sur les 220 000 habitants de la communauté urbaine de Brest : 13 000 marins, 2 650 militaires de l'aéronavale toute proche, 200 employés civils de la marine, 6 700 salariés de la direction des constructions navales (DCN), et en plus, le millier de sous-traitants, les cinq écoles navales, les salariés de la fabrique d'uniformes, de la corderie, de la voilerie, etc.