Journal de l'année Édition 1989 1989Éd. 1989

Super-Moyens et Mi-Lourds WBC (Las Vegas, 7 novembre) : Sugar Ray Leonard (É-U) b. Donny Lalonde (Can.), par K.-O. à la 9e reprise.

Cyclisme

Delgadope

tour de france. Deuxième en 1987 derrière l'Irlandais Stephen Roche, Pedro Delgado a remporté son premier Tour de France. Déclaré positif à l'issue de l'étape entre Grenoble et Villard-de-Lans, l'Espagnol n'a dû qu'à la clémence des juges de conserver son maillot jaune, le produit incriminé, le probénécide, étant interdit par le CIO et non par la Fédération internationale de cyclisme. Aux Champs-Élysées, il n'y a pas eu d'apothéose, seulement un simple constat. Le vainqueur était un tricheur et, s'il avait été blanchi, c'était à la suite d'un tour de passe-passe des commissaires, dont l'hypocrisie en la circonstance avait dépassé tout entendement. Une fois de plus, la morale sportive avait été bafouée et personne ne s'en était offusqué outre mesure. En quatre occasions, cependant, le Sévillan s'était montré supérieur à ses adversaires. Dans l'épreuve du contre-la-montre alpestre, où il avait ouvert son armoire à pharmacie, aux sommets de Guzet-Neige, de Luz-Ardiden et au Puy-de-Dôme. Mais, plus que la domination de Pedro Delgado, c'est le comportement des Néerlandais qui fut le plus spectaculaire : huit victoires d'étapes au total, trois porteurs intermédiaires du maillot jaune, le trophée de la montagne, de la performance, du meilleur jeune, le classement par équipe et par points, sans oublier la deuxième place au général de Steven Rooks. C'était là le signe d'un renouveau manifeste qui avait tranché avec l'effacement des Français meurtris et affaiblis par les abandons successifs de Laurent Fignon, de Jean-François Bernard et de Charly Mottet, tous à bout de force après quelques jours de course. Pour le cyclisme national, malgré la belle cinquième place finale d'Éric Boyer et les victoires de Jérôme Simon à Strasbourg et de Thierry Marie à Chalon-sur-Saône, c'était l'un des plus mauvais bilans depuis l'après-guerre. Rarement, ces dernières années, il y avait eu au départ autant de coureurs français donnés parmi les favoris. Jamais il n'y en aura eu si peu à l'arrivée.

autres épreuves. Sur l'ensemble de la saison, l'Irlandais Sean Kelly s'est révélé une nouvelle fois le plus régulier. À son tableau de chasse figure une classique Gand-Wevelgem et deux courses à étapes, le Tour d'Espagne et Paris-Nice. Longtemps handicapé par une tendinite à la cheville, Laurent Fignon a réussi cette année son retour au premier plan. Vainqueur de Milan-San Remo, de Paris-Camembert, du Tour de la Communauté européenne et souvent classé aux places d'honneur, le Parisien a retrouvé en partie les qualités qui lui avaient permis de gagner deux Tours de France consécutifs en 1983 et 1984. Cette renaissance a réjoui son directeur sportif Cyril Guimard, tout heureux de pouvoir s'appuyer à nouveau sur son champion, au moment où son meilleur coureur Charly Mottet passe à l'ennemi, après sa démonstration au grand prix des Nations et sa formidable échappée en solitaire de plus de 100 km du Tour de Lombardie. Deux exploits qui resteront à jamais gravés dans les mémoires des suiveurs, comme ceux accomplis au Tour de France par son vainqueur moral, le Néerlandais Steven Rooks. Mais, ces prochains mois, il faudra plutôt compter sur son compatriote Eric Breukink, le crack de demain, l'Allemand de l'Ouest Rolf Golz, l'Américain Andy Hampsten, intenable au Giro, et enfin sur l'Italien Maurizio Fondriest, champion du monde à la suite de la chute de Claude Criquielion à quelques mètres de la ligne d'arrivée, alors que le Belge avait déjà course gagnée. Et, pendant ce temps-là, Jean-François Bernard, que beaucoup de connaisseurs considéraient il y a encore un an comme le successeur de Bernard Hinault, courait toujours après sa première grande victoire internationale. Pour le Nivernais, à maintenant plus de 26 ans, le temps presse.

Courses à étapes

paris-nice (6-11 mars)
1. Kelly (Irl.), 27 h 27′ 1″ ; 2. Pensec (F), à 18″ ; 3. Gorospe (E), à 36″.