La mode à grands traits et à toutes jambes
Les fiancées nacrées de Féraud, la mariée en dentelle rebrodée de pierreries d'Emmanuel Ungaro, les émules de Lady D chez Scherrer donnent au changement une allure romantique. Le canotier en paille ombrage les cheveux fous, la mousseline frissonne en cravates et en ruchés, les volants turbulents cernent les hanches ; roses et jasmins se tressent en guirlandes alanguies, et l'on évoque Sarah Moon, David Hamilton, pour ces vaporeuses beautés, aussi souvent que Proust et Gainsborought. Autre image : le pantalon de cent façons, abrégé à la cheville, à mi-mollet, et la culotte bouffante sous un caraco ajusté ; la combinaison de jogging franche et sportive en jersey, ou précieuse en satin ; la mini-jupe et le short dans la rue. Les talons s'élèvent : la jambe est éloquente en noir, juvénile en blanc, toujours en vue, par le jeu des fentes asymétriques, des ourlets à niveau variable, des retroussis et des transparences. Mode en mouvement, mode d'expression, dépouillée ou baignée d'artifices, saisie, mesurée, ajustée, appréciée d'un coup d'œil, la mode se révèle aussi mode de communication.