Journal de l'année Édition 1974 1974Éd. 1974

En augmentant de 14 %, nos importations d'énergie (12,2 % du total des importations) n'ont pratiquement pas encore traduit le renchérissement des prix du pétrole.

Dans le domaine agricole et alimentaire, on constate aussi une forte poussée des importations (+ 24,8 %), plus spécialement pour les viandes, produits oléagineux, légumes, aliments pour animaux. Une fois de plus, l'exportation de produits agricoles et alimentaires s'est distinguée (+ 25,3 %), en atteignant 30,4 milliards de francs, prenant ainsi une part plus grande dans l'ensemble des exportations nationales (19,1 % contre 18,5 % en 1972). Ont particulièrement contribué à ce résultat les livraisons de céréales (près de 8 milliards de francs), de boissons (5,8 milliards), de produits laitiers (3,5 milliards), de sucre (2,2 milliards). Finalement, un excédent record de la balance commerciale a été enregistré dans ce groupe : 6,6 milliards.

Faiblesse

En ce qui concerne les demi-produits, la progression des ventes (+ 24,9 %) a été supérieure à celle des achats (+ 23,7 %). Les excédents les plus importants, on les trouve notamment dans la sidérurgie, les produits pharmaceutiques, le caoutchouc, le verre ; les déficits les plus marqués se rencontrent dans la chimie organique, les engrais, les papiers et pâtes à papier, les produits cotonniers.

Enfin, quant aux produits finis, on remarque que l'accroissement a été plus sensible à l'importation (+ 20,3 %) qu'à l'exportation (+ 17,8 %). Leur part dans l'exportation française, qui avoisinait 51 % en 1972, est tombée à 49,4 % : 24 % (au lieu de 24,5 %) pour les biens d'équipement, 25,4 % (au lieu de 26,4 %) pour les biens de consommation. C'est un point faible.

Sans doute, nos exportations de textiles, de vêtements, de matériel mécanique, électrique et électronique, de voitures, de navires se sont, par exemple, bien comportées. Il reste que, pour les produits finis, le taux de couverture des importations par les exportations a fléchi une nouvelle fois, tant pour les biens d'équipement (de 97,2 % à 96,2 %) que de consommation (de 142,5 % à 138,2 %). Cela souligne la nécessité du développement du secteur industriel et la réadaptation de ses structures.

Progrès

La CEE reste la zone d'attraction privilégiée des échanges extérieurs français, puisque nos huit autres partenaires du Marché commun ont absorbé 55 % de nos exportations (91,4 milliards de francs) et ont émargé pour 55,7 % dans nos importations (88,9 milliards).

Cela dit, en 1973, nos achats en République fédérale allemande (37,6 milliards) ont progressé deux fois plus vite que nos ventes (30,9 milliards) et, de 1972 à 1973, notre déficit apparent avec notre voisin d'outre-Rhin est passé de 2,4 à 6,7 milliards. Le déficit est resté stationnaire avec les Pays-Bas, mais il s'est aggravé avec l'UEBL (Union économique belgo-luxembourgeoise). En revanche, vers l'Italie et le Royaume-Uni, les exportations françaises ont augmenté respectivement trois et quatre fois plus rapidement que les importations qui en sont provenues.

C'est encore avec la Suisse que l'excédent le plus fort a été obtenu : 3,9 milliards. Les exportations ont fait de très sérieux bonds en avant en direction de l'Espagne (+ 40 %), de la Norvège (+ 69,8 %), de l'Autriche (+ 30 %), du Portugal (+ 43,8 %).

Le déficit s'est accentué de plus de 50 % dans nos relations avec les États-Unis, pour atteindre 6,3 milliards : 13,8 milliards d'achats face à 7,5 milliards de ventes. Tandis que le rythme de développement de nos exportations outre-Atlantique baissait de moitié (+ 6,9 %), celui des importations doublait (+ 24,8 %).

Si les pays de l'Europe de l'Est ne représentent que 2,7 % de nos importations et 3,6 % de nos exportations, il faut noter l'exécution d'importants contrats d'équipement dans les livraisons vers la Pologne (+ 54,3 %) et l'Union soviétique (+ 42,7 %), mais également la chute de nos fournitures à la République démocratique allemande (– 48,5 %), pays avec lequel nous enregistrons désormais un solde négatif.

Les ventes à l'Algérie ont été en très sensible reprise (+ 40,1 %), de même que vers le Maroc et l'Égypte. L'Arabie Saoudite nous a fourni près du quart de nos approvisionnements en pétrole brut, soit 32,4 milliards de tonnes.