Le bilan 1972 du commerce extérieur est, dans l'ensemble, néanmoins satisfaisant. L'exportation a émargé pour 15,3 % dans la production intérieure brute du pays (12,4 % en 1969). La France est devenue, en 1972, le 4e exportateur mondial, après les États-Unis, l'Allemagne fédérale et le Japon, devançant désormais le Royaume-Uni.
Agriculture
Sur la base des chiffres douaniers (importations exprimées CAF et exportations FOB), on constate que l'accroissement des importations s'est surtout porté sur les demi-produits (24,4 milliards de francs, soit + 16,7 %) en raison du haut niveau de l'activité industrielle en France. Pour les produits sidérurgiques (principalement de la CEE), l'augmentation a été de 22,2 %. Mais le phénomène est plus accentué encore en ce qui concerne les produits finis (57,5 milliards et + 18,2 %). Dans ce groupe, les achats de biens de consommation (24,3 milliards) se sont spécialement distingués (+ 22,1 %), les achats de biens d'équipement (33,2 milliards) montrant, eux aussi, un développement soutenu (+ 15,5 %), appuyé, il est vrai, par des achats d'avions et de bateaux.
En revanche, les importations de produits agricoles, de matières premières et de produits bruts, ainsi que de produits énergétiques, n'ont respectivement augmenté que de 12,6 %, 12,4 % et 9,9 %, à des taux inférieurs à la moyenne générale de progression des importations dans leur ensemble (+ 15 % en valeur CAF).
Du côté des exportations, ce sont les livraisons de produits agricoles et alimentaires qui, relativement plus que les ventes de biens industriels, sont à l'origine de l'amélioration de nos échanges extérieurs.
En effet, les exportations agricoles (24,3 milliards) ont fait un bond en avant de 20,7 %, traduisant, en valeur absolue, une augmentation voisine de 4,2 milliards de francs par rapport à 1971. Les importantes fournitures de céréales, à la CEE et aux pays socialistes en particulier, ont largement contribué à faire monter, en un an, la part agricole dans nos exportations totales de 17,7 à 18,5 %.
Nos ventes de biens de consommation (34,7 milliards) ont progressé de 18,5 %, soit + 5,4 milliards. Elles aussi ont accentué leur part dans nos exportations : de 25,7 à 26,4 %. En revanche, nos ventes de biens d'équipement (32,3 milliards) n'ont connu qu'une expansion inférieure à 12 %. Cela a tenu à la faiblesse de la demande d'investissements, qui prévalait encore chez nos principaux clients, et aussi, peut-être, à l'attitude prudente de nos entreprises dans ce secteur, qui voulaient s'assurer une production régulière et reconstituer leurs carnets de commandes plutôt qu'accélérer leur rythme de production ou de livraison. De même, nos ventes de demi-produits ne se sont guère développées : leur progression voisine 11 %.
Comme en 1971, nos exportations ont été constituées par environ 51 % de produits finis. Mais, sous la poussée plus forte des achats de biens de consommation et d'équipement, la part des produits finis dans les importations s'est élevée de 41,2 à 42,4 %.
En définitive, si le taux de couverture des importations par les exportations est passé de 118,7 à 127,3 % pour le seul secteur agricole, celui des biens de consommation a quelque peu fléchi (de 146,9 à 142,5 %) et celui des biens d'équipement est retombé à 97,2 %, c'est-à-dire au-dessous de la ligne d'équilibre des 100,5 % atteints l'année précédente.
Concentration
L'analyse par pays révèle tout d'abord que la zone franc ne représente plus que 9 % dans nos exportations, soit 1 point de moins par rapport à 1971. À l'importation, la part reste, très basse, à 6,4 %.
Les relations privilégiées de jadis disparaissent quasiment avec cette zone où, parallèlement, se fait d'ailleurs sentir la concurrence étrangère (c'est, par exemple, le cas du Japon en Afrique). On note de bons résultats toutefois avec le Sénégal et la Tunisie.
L'Algérie demeure toujours le premier partenaire dans la zone franc, comme client (2,4 milliards de francs) et fournisseur (1,7 milliard). Mais nos ventes y ont chuté encore, de 14 % cette fois. Malgré l'accroissement de 31,5 % de nos achats en Algérie, par suite de la vive reprise de nos approvisionnements en pétrole, on est encore loin du niveau de nos importations de 1970 (3,5 milliards).