Le chef de l'État, le général Bakr, indique que la constitution provisoire sera révisée afin que l'autonomie des Kurdes soit reconnue dans le cadre de la République irakienne ; la fête nationale kurde sera officiellement célébrée ; les Kurdes seront dédommagés pour les pertes qu'ils ont subies et seront exemptés du paiement des impôts accumulés durant les neuf années de combats ; une personnalité désignée par le général Barzani accédera au poste de vice-président de la République. Cependant, l'administration des intérêts pétroliers demeurera du ressort exclusif du gouvernement central irakien. Le 29 mars, enfin, cinq personnalités kurdes entrent au gouvernement.

Neuf ans de guerre civile

Le mouvement insurrectionnel a été déclenché le 8 juin 1961, à la suite du refus du général Kassem, alors chef de l'État, d'accorder l'autonomie aux populations kurdes, pour la plupart implantées dans le nord de l'Irak et dont le nombre s'élèverait à environ 1,5 million de personnes. Dès août 1962, les maquisards tiennent la chaîne montagneuse qui sépare l'Irak de l'Iran.

Le 9 février 1963, au lendemain du renversement du général Kassem, les Kurdes annoncent leur ralliement au nouveau régime, qui, en échange, reconnaît leurs droits nationaux sur la base de la décentralisation. Mais la trêve est de courte durée. Quatre mois plus tard, le gouvernement reprend la lutte contre les autonomistes et donne à leur chef, le général Barzani, vingt-quatre heures pour se soumettre. L'armée applique la politique de la terre brûlée, détruisant au napalm des centaines de villages kurdes, sans réussir pour autant à briser la rébellion. Le 10 février 1964, un cessez-le-feu est conclu, mais les engagements pris par le chef de l'État, le maréchal Abdel Salem Aref, ne sont pas tenus. En effet, la constitution provisoire publiée le 4 mai à Bagdad passe sous silence le droit des Kurdes à l'autonomie. Neuf mois plus tard, le 28 février 1965, la guerre reprend. En janvier 1966, l'armée irakienne lance une offensive massive contre les maquisards retranchés dans de vastes portions du territoire, dans le nord du pays. À la suite d'échecs militaires successifs, le chef du gouvernement, Abdel Rahman Bazzaz, rend public, le 29 juin 1966, un projet de règlement en 12 points, que le général Barzani approuve. Le 4 juillet, un cessez-le-feu est proclamé pour la troisième fois. Mais l'accord n'est pas appliqué.

Le 3 août 1968, trois jours après la deuxième prise du pouvoir par le parti Baas, le nouveau régime s'engage formellement à le mettre en vigueur. Cependant, il reprend dès l'automne les opérations militaires contre les autonomistes. Ceux-ci avaient entre-temps établi un embryon d'administration dans le nord du pays, tenu par des unités de maquisards. L'armement et le ravitaillement de la population sont assurés en grande partie par l'Iran, dont les relations avec le gouvernement de Bagdad ne cessent de se détériorer. En avril 1969, l'offensive générale déclenchée par le général Barzani contre l'armée du gouvernement central coïncide avec le conflit frontalier qui éclate entre l'Iran et l'Irak au sujet de la navigation dans le Chatt al-Arab. Bagdad, qui est obligé de céder, parait depuis lors se rendre compte que pour assurer l'intégrité de ses frontières et assainir les finances du pays — lourdement hypothéquées par les dépenses militaires, qui absorbent 90 % des redevances pétrolières — la paix avec le mouvement autonomiste kurde est indispensable. Les discrètes négociations engagées à cet effet au début de 1970 aboutissent à un accord en 15 points proclamé le 11 mars à Bagdad.

Iran

26 985 000. 16. 3,1 %.
Économie. PNB (67) 283. Production (67) : A 22 % + I 37 % + S 41 %. Énerg. (67) : 451.
Transports. (*67) : 1 154 M pass./km, 1 884 M t/km. (*67) : 164 200 + 59 700. (*67) : 387 779 000 pass./km.
Information. (61) : 27 quotidiens ; tirage global : 312 000. (67) : 1 790 000. (66) : *130 000. (61) : 150 000 fauteuils ; fréquentation : *52 M. (67) : 220 100.
Santé (66). 6 889.
Éducation (66). Prim. : 2 411 505. Sec. et techn. : 658 457. Sup. : 36 742.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlavi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveida.

Une relative prospérité

La révolution du trône célèbre ses dix ans sans coup de théâtre ni éclat. La croissance économique s'est poursuivie au cours de l'année 1969-70 au rythme de 7/10 %, trop intense, selon les experts qui demandent son étalement dans le cadre du nouveau IVe Plan.