Journal de l'année Édition 1968 1968Éd. 1968

Le championnat du monde universitaire par équipes (Harrachov, Yougoslavie, 15-31 juillet) fut remporté par l'URSS 24, devant les USA 22, l'Angleterre 21.

Le championnat du monde juniors (Jérusalem, 9-28 août) organisé par la Fédération israélienne, en dépit des événements que l'on sait, révéla une nouvelle étoile internationale, Julio Caplan (Porto Rico), qui remporta de haute lutte cette importante épreuve, avec 6,5, devant Keene (GB) 5,5 et Timman (NL) 5. Le tournoi des candidates (Subotica, Yougoslavie, 7-28 septembre) a vu la victoire au sprint d'Alla Kouchnir (SU), qui rencontre en février 1968 sa compatriote Nona Gaprindaskavili pour le titre.

Les éliminatoires du championnat d'Europe par équipes (Barcelone, 15-20 septembre, Copenhague, 14-18 octobre, Vesely, Tchécoslovaquie, 25 novembre-3 décembre, et Sofia, 2-12 décembre).

Sont qualifiés pour la finale de 1969 les pays suivants : Allemagne orientale, Bulgarie, Danemark, Espagne, Hongrie, Tchécoslovaquie, URSS et Yougoslavie.

Le 35e championnat de l'URSS (Kharkov, décembre 1967) fut organisé exceptionnellement selon la formule suisse, ce qui permit à quelque 130 concurrents d'y prendre part en finale. Tahl et Polongaevsky, vainqueurs ex aequo, doivent disputer un match de barrage pour le titre.

Mémorial Karl Eybl (Krems, Autriche, 16-30 septembre). Belle victoire de W. Unzicker (RDA) 9,5, suivi de Szabo (H) 9, Hort (CS) et Bronstein (SU) 8,5.

Mémorial Dr Asztalos (Salgotarjan, Hongrie, 16 juillet-2 août). Trois vainqueurs ex aequo : Bilek, Barczay (H) et Shamkovitch (SU) 10.

Palma de Majorque, Espagne (26 novembre-17 décembre). Ce dernier grand tournoi international de 1967 ajouta un nouveau fleuron au dynamique et infatigable Bent Larsen, qui réussit l'exploit peu commun d'enregistrer sa quatrième victoire en se classant premier avec 13 devant deux grands Soviétiques, ex-champions du monde : Botvinnik et Smyslov 12,5. Pour fêter l'extraordinaire performance de l'inégalable Danois, les organisateurs lui attribuèrent, à l'unanimité des voix, le premier Oscar, distinction récemment créée en Espagne pour récompenser le meilleur joueur de l'année.

Citons encore le championnat du monde par correspondance, dont la finale, terminée en 1967, donna la victoire à Hans Berliner (USA).

En France, il convient de placer au tableau d'honneur les événements suivants :

Match Paris-Madrid sur 12 échiquiers (Paris, 14-17 juillet). Victoire de nos représentants par 14-10.

Le 41e championnat national (Dieppe, 2-18 septembre), remporté pour la 6e fois par le chevronné César Boutteville.

Le succès, à Schilde (Belgique), du champion de France juniors, le collégien Preissmann, qui enlève la première place, ex aequo avec Baldwin (GB) et Fedder (DK), au tournoi international réservé aux collégiens de moins de 18 ans.

Premier tournoi de Bagneux (7-22 octobre), gagné par le champion de Paris Todorcevic 7,5, devant le maître international hongrois P. Dely 6.

Le traditionnel tournoi du cercle Caïssa (19 décembre-3 janvier 1968), honoré par la participation de trois grands maîtres étrangers et un maître international. Nouvelle victoire de Todorcevic, qui se classe premier ex aequo avec Damjanovic (YU) 9, devant O'Kelly (B) et Kotov (SU) 8,5, Bednarski (PL) 7.

Plusieurs simultanées à Paris au cercle Caïssa et à la Maison des Échecs, par les ex-champions du monde Botvinnik et Smyslov et le grand maître Kotov, ex-champion de l'URSS (les 19, 20, 21, 22 et 23 décembre). Résultats : Botvinnik (2 séances) + 36 = 3 – 1 ; Smyslov (2 séances) + 39 = 4 ; Kotov (1 séance) + 12 + 6 – 4.

Le début de 1968 n'a guère stoppé la prestigieuse série d'exploits de Bent Larsen, qui remporte le grand prix de Monaco, devant Botvinnik, Smyslov, Hort et plusieurs autres internationaux de première force, puis se qualifie pour les demi-finales des Candidats en battant Portisch, son redoutable rival. Enfin, les beaux succès de Keres, à Bamberg, et de Kortchnoï, à Wijk aan Zee, ne réussissent pas à effacer la mauvaise impression produite par la baisse de niveau des joueurs soviétiques, dont l'ardeur au combat n'est plus, selon le grand maître russe Alexandre Kotov, la même qu'avant.