Le XIIIe congrès de l'Union astronomique internationale, qui s'est tenu à Prague en septembre 1967, a vu l'abandon presque général de cette tentative, qui ne faisait que déplacer la difficulté.

La découverte de nombreux quasars s'ajoutant à ceux déjà connus et l'étude plus détaillée de leur spectre affermissent l'hypothèse qu'il s'agit vraiment d'objets très éloignés dans l'espace et donc aussi dans le temps : nous les voyons tels qu'ils étaient il y a des milliards d'années, et les processus physiques qui produisent leur énergie sont peut-être propres à un état antérieur de l'Univers.

Variations brutales

L'étude du spectre de certains quasars avait donné des résultats troublants par leur incohérence. Des mesures serrées, réparties dans les courtes longueurs du spectre radio, entre 40 cm et 2 cm, ont révélé la cause de cette incohérence : le rayonnement présente des variations brutales dans ces fréquences, alors qu'il demeure constant pour d'autres fréquences.

Pour les longueurs d'onde inférieures à 40 cm, le rayonnement radio peut être produit par des électrons très rapides (électrons relativistes) se déplaçant dans un champ magnétique. C'est ce qu'on appelle le rayonnement synchrotron, parce qu'il est observé dans les accélérateurs de particules qui portent ce nom. On suppose donc que les quasars explosent périodiquement en projetant dans l'espace un nuage sphérique d'électrons à haute énergie. Sur les spectres radio du quasar catalogué 3 C 273 on a vu ainsi apparaître, de 1962 à 1967, une série de traces d'explosions successives.

D'autres variations d'intensité sont observées dans le spectre optique (lumière visible), mais il n'est pas certain qu'elles doivent être rapportées au rayonnement synchrotron.

Détecteurs à infrarouge

Quant aux phénomènes physiques capables de libérer en aussi peu de temps de telles quantités d'énergie, ils demeurent inconcevables en l'état présent de la science. On conçoit donc que les quasars préoccupent les astrophysiciens. Découverts grâce à leur rayonnement radio, ils sont aujourd'hui observés simultanément par les instruments de la radio-astronomie et ceux de l'astronomie optique, en attendant les détecteurs à infrarouge.

L'extension des moyens d'observation à toute la gamme des ondes électromagnétiques caractérise, en effet, le développement actuel des techniques de l'astronomie. La possibilité d'effectuer des mesures à partir de ballons, de fusées ou de satellites artificiels permet d'enregistrer les informations portées par les fréquences qui ne traversent pas l'atmosphère terrestre.

Après l'astronomie infrarouge — qui découvre des systèmes solaires en formation —, on voit maintenant progresser l'astronomie des rayons X. Elle a mis en évidence, à l'intérieur de notre Galaxie, plusieurs sortes d'étoiles étranges. Certaines d'entre elles présentent de fortes variations, que l'astrophysicien Chklovski attribue au fait qu'il s'agirait d'étoiles doubles, dont l'un des composants serait une étoile neutronique.

Observer depuis la Lune

Les étoiles à neutrons, s'il en existe, doivent être très petites et très denses. L'étoile neutronique arracherait par gravitation de la matière à son compagnon, phénomène qui, au voisinage de l'étoile neutronique, produirait une émission de rayons X, périodiquement voilée par l'occultation de l'étoile, d'où la variation. Mais il ne s'agit que d'hypothèses. L'installation prochaine d'instruments puissants à bord d'observatoires satellisés ou, mieux encore, à la surface de la Lune, apportera d'extraordinaires enrichissements à notre connaissance de l'Univers.

Astronautique

Dix ans de recherches spatiales

Le 4 octobre 1957, les haut-parleurs firent entendre le bip-bip du premier Spoutnik.

Musicalement décevant, ce piaulement réchauffait le cœur des pionniers de la première génération, les Oberth et Esnault-Pelterie, dont l'existence s'était écoulée en butte à l'incompréhension et à la raillerie. Pour ceux de la deuxième génération, dont les chefs de file étaient le Soviétique Serge Korolev et le Germano-Américain Wernher von Braun, c'était le fruit de 25 ans d'efforts persévérants et l'assurance que, par-delà les contingences militaires qui les avaient longuement détournés de leur but premier, leurs rêves deviendraient des réalités.