floraison (suite)
Des thermopériodismes, moins bien connus que les photopériodismes mais certainement au moins aussi importants, sont mis en évidence chez de nombreux végétaux : plantes à bulbes telles que la Jacinthe ou la Tulipe, qui ont besoin de températures froides (6 à 10 °C) pendant quelques semaines comme préparation, puis d’un réchauffement vers 20 °C pour achever la réalisation de la fleur. Par contre, à 1 °C, les bulbes sont en vie ralentie et ne se développent qu’après réchauffement.
D’autres espèces exigent des variations journalières : les Pois sont bien plus sensibles à la température qu’à la lumière, il leur faut des nuits fraîches alternant avec une température assez élevée, ils ne forment pas de fleurs si les nuits d’été sont trop chaudes. De même, l’Artichaut ne peut former ses inflorescences en pays tropicaux, pour la même raison.
La phénologie
La floraison apparaît donc comme la résultante de propriétés intrinsèques à l’espèce, dont la manifestation est avancée ou retardée par de nombreux facteurs climatiques (température, lumière, humidité). La nutrition est commandée par ces mêmes facteurs. L’étude des dates de floraison en fonction des données climatologiques porte le nom de phénologie.
En France et en Grande-Bretagne, la phénologie s’est développée très tôt : des études sur la floraison des Pommiers à cidre en Normandie datent de 1578. Depuis, de nombreux autres travaux ont été réalisés au fur et à mesure que les appareils de physique devenaient plus sûrs et plus précis. Les observations climatologiques, maintenant systématiques et normalisées dans tous les pays, sont appliquées à l’étude des plantes.
On peut, par ailleurs, tracer des courbes de développement des plantes en fonction du temps. On met ainsi en évidence la sensibilité d’une espèce à tel ou tel facteur par comparaison avec les données météorologiques locales. Par exemple, en 1957, la floraison des Poiriers au jardin du Luxembourg avait été considérablement plus hâtive qu’en 1956, année où le froid avait duré bien plus longtemps, retardant ainsi la poussée printanière (environ un mois de retard). On peut d’ailleurs remarquer que toutes les espèces et même toutes les races d’une même espèce ne sont pas également sensibles à tous les facteurs.
J.-M. T. et F. T.
➙ Fleur / Photopériodisme.
R. David, Facteurs de développement et printanisation des végétaux cultivés (Hermann, 1946). / P. Chouard, Pourquoi fleurissent les plantes (palais de la Découverte, 1949). / J. Sanson, Climatologie appliquée (Blondel La Rougery, 1949) ; Conférences de météorologie appliquée à l’agriculture (Impr. nationale, 1952). / C. C. Mathon et M. Stroun, Lumière et floraison, le photopériodisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1960) ; Température et floraison, la vernalisation (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962). / W. S. Hillman, The Physiology of Flowering (New York, 1962). / F. B. Salisbury, The Flowering Process (Oxford, 1963). / C. Picard, Aspect et mécanisme de la vernalisation (Masson, 1968).