Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

équipement ménager (suite)

L’équipement ménager fait, désormais, partie de notre décor quotidien, et, à ce titre, sa fonction utilitaire se double d’une fonction esthétique. Chaque année, le Salon des arts ménagers, à Paris, présente dans sa section « Formes utiles » des objets qui sont l’œuvre de designers. On assiste véritablement à l’éclosion d’un style dans ce domaine : le réfrigérateur à angles vifs a remplacé celui à ligne galbée des années 50 ; la carrosserie classique blanche s’est habillée de couleurs vives, puis a cherché à imiter le bois. En 1971, l’acier satiné a la vedette. La cuisine à éléments et l’exiguïté des appartements modernes ont suscité l’apparition d’appareils à encastrer de format souvent très réduit, telles cette machine à laver de 62 cm de large sur 47 de profondeur ou cette rôtissoire murale extra-plate qui se replie.

Automatisé, « gadgétisé », ennobli par le design, l’objet domestique tend de plus en plus à se substituer à la ménagère et à jouer le rôle de l’« animal domestique parfait » (Jean Baudrillard).

S. L.

 J. et F. Fourastié, Histoire du confort (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1950, 3e éd., 1973). / J. Fourastié, Machinisme et bien-être (Éd. de Minuit, 1962). / Installer et décorer sa maison (Larousse, 1965).
On peut aussi consulter le Bulletin du Centre d’étude et de documentation pour l’équipement du foyer (C. E. D. E. F.).

Équisétales

Ordre de plantes cryptogames vasculaires très développé à l’ère primaire et actuellement réduit au seul genre Equisetum (prêle).


L’ordre des Équisétales représente seul aujourd’hui la classe des Équisétinées, qui forme, avec celles des Lycopodinées, des Psilophytinées et des Filicinées, l’embranchement des Ptéridophytes, ou Cryptogames vasculaires. Les Equisetum sont de petites plantes rhizomateuses (35 espèces, dont une dizaine en France), à tiges verticales creuses composées d’articles dont les cannelures alternent à chaque nœud. Dans certaines espèces, les tiges vertes sont terminées par des épis sporifères. Dans d’autres, au contraire, les organes aériens se présentent sous deux types : ils sont soit stériles, souvent rameux et complètement verts (parenchyme palissadique), soit fertiles, non rameux, brun-roux ou beiges, terminés par le cône sporifère et apparaissant bien avant les organes verts.

Les feuilles, réduites à une gaine dentée (environ 1 cm de haut) plus ou moins cylindrique, entourent complètement les tiges. Les rameaux, grêles, toujours groupés en verticilles et insérés juste au niveau des gaines, sont de section fortement anguleuse et sensiblement de même diamètre sur toute leur longueur. Parfois ils sont eux-mêmes ramifiés.

Les feuilles étant extrêmement réduites, c’est dans les tiges vertes, à l’épiderme riche en silice, que se rencontrent les parenchymes assimilateurs ; à la place de la moelle se trouve une lacune centrale importante par rapport au diamètre total de la tige. Enfin, la structure vasculaire est assez réduite, en liaison avec la vie semi-aquatique de ces plantes, et ne comporte pas de formations secondaires.

À l’état jeune, les épis sporifères que portent ces tiges ressemblent à de petites massues compactes faiblement ornées de lignes dessinant des écussons hexagonaux. À l’état adulte, ces écussons se séparent les uns des autres et correspondent chacun à un sporangiophore : c’est au milieu de l’écusson que s’insère le pétiole ; au-dessous de l’écusson se différencient les sporanges, en nombre variable, de cinq à dix ordinairement. Les spores, toutes semblables, ont une membrane externe qui, à partir d’un seul point, se découpe en spirales donnant quatre lanières élastiques (élatères) ; ces dernières, très sensibles aux variations hygroscopiques de l’air ambiant, subissent des mouvements qui permettent aux spores de se déplacer.

L’étude statistique du diamètre des spores a permis de préciser que ce sont ordinairement les plus petites spores qui donnaient les prothalles mâles, alors que les plus grandes fournissaient les femelles ou les hermaphrodites. Le prothalle est une petite lame verte aplatie, plus ou moins dentée, de 1 cm2 de surface environ, mais légèrement différent de taille suivant qu’il porte des organes mâles ou femelles. Après un mois ou un mois et demi apparaissent anthéridies et archégones. Après la fécondation (plusieurs oosphères d’un même prothalle peuvent être fécondées), l’œuf, début de la phase sporophyte à 2 n chromosomes, se développe et la croissance des prothalles s’arrête ; l’embryon donne d’abord une racine et une tige, bientôt remplacées la première par un rhizome avec des racines adventives et la seconde par une tige vigoureuse portant des verticilles de feuilles ; c’est un nouveau sporophyte.

Autrefois, ces plantes servaient parfois au polissage des métaux grâce à leurs incrustations de silice.

La classe des Équisétinées était déjà différenciée au Dévonien ; elle a eu son maximum de développement au Carbonifère, où elle fut un élément important de la flore ; les grands arbres y étaient fréquents : Calamites, aux troncs de 30 m de haut et de plus de 20 cm de diamètre ; Annularia, dont on connaît surtout les feuilles. Ce groupe a régressé rapidement avec les glaciations permiennes ainsi que pendant le Trias et le Jurassique.

J.-M. T. et F. T.

équivalent mécanique de la calorie

Valeur de la calorie, unité hors système de quantité de chaleur, exprimée en unités légales de travail mécanique, c’est-à-dire en joules.


L’équivalence entre travail mécanique et chaleur est affirmée par le premier principe de la thermodynamique : dans sa forme relative à un cycle fermé, il s’exprime par W + J . Q = 0, W et Q étant respectivement travail et chaleur reçus par le système au cours du cycle, et J une constante positive, équivalent mécanique de la chaleur.


Mesures de

Les premières expériences précises furent celles de Joule* (1843), qui mesurait l’échauffement d’un calorimètre à eau muni d’un axe à palettes entraîné par la chute de poids : le travail de chute disparaît, absorbé par le frottement des palettes dans le calorimètre ; il apparaît en contrepartie de la chaleur dans le calorimètre, dont la température s’élève de θ °C ; le calorimètre a reçu W joules, et, pour revenir à son état initial, il devra céder au milieu extérieur q = – Q = μ . θ calories, μ étant la capacité calorifique totale du calorimètre : d’où Diverses corrections doivent être faites dans le calcul de W pour tenir compte de la vitesse des poids en fin de chute et des frottements en dehors du calorimètre ; d’autre part, l’élévation de température due à une seule chute étant très faible, l’expérience doit être répétée plusieurs fois de suite avant de mesurer θ.