Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Blok (Aleksandr Aleksandrovitch) (suite)

Poèmes :

Représailles (1911-1919) ;
les Douze (1918) ;
les Scythes (1918).

Théâtre :

Baraque de foire (1906) ;
l’Inconnue (1906) ;
le Roi sur la place (1906) ;
le Chant du destin (1908) ;
la Rose et la Croix (1912).

Articles et essais :

la Russie et l’Intelligentsia (1907-1918) ;
De l’état actuel du symbolisme russe (1910) ;
la Chute de l’humanisme (1919).

A. G.

 K. Tchoukovski, Alexandre Blok, l’homme et le poète (en russe, Petrograd, 1924). / S. Bonneau, l’Univers poétique d’Alexandre Blok (Institut d’études slaves, 1946). / N. Berberova, Alexandre Blok et son temps (Éd. du Chêne, 1947). / K. Motchoulski, Alexandre Blok (en russe, Ymca Press, 1949). / V. Orlov, Alexandre Blok (en russe, Moscou, 1956). / S. Laffitte, Alexandre Blok (Seghers, 1958). / L. K. Dolgopolov, les Poèmes de Blok et le poème russe de la fin du xixe et du début du xxe siècle (en russe, Moscou-Leningrad, 1964). / R. Kemball, Alexander Blok, a Study in Rhythm and Metre (Mouton, 1965).

Bloomfield (Leonard)

Linguiste américain (Chicago 1887 - New Haven, Connecticut, 1949).


Bloomfield marque un tournant décisif dans l’histoire de la linguistique américaine : dès 1925, il élabore les principes essentiels du mouvement structuraliste.

Il commence ses années universitaires à Harvard par une spécialisation en allemand. Devenu assistant d’allemand à l’université du Wisconsin, il y rencontre le professeur de philologie E. Prokosh : c’est le début d’une longue amitié et de ses approches de la linguistique. Le sujet de son doctorat (1909) indique la direction de ses premières réflexions : A Semasiologic Differentiation in Germanic Secondary Ablaut. Dès lors, Bloomfield mènera une double activité : enseignant (en allemand, puis en philologie et en linguistique) et chercheur en linguistique générale.

De formation indo-européenne traditionnelle, il fait porter ses premières publications sur certains détails de grammaire historique. Cependant, il s’engage rapidement dans des études plus vastes, dont l’essentiel paraît dans An Introduction to the Study of Language (1914), qui délimite le champ propre aux recherches linguistiques et s’appuie sur les théories psychologiques, historiques et mentalistes de W. Wundt.

Peu après, il entreprend une série de travaux sur les langues amérindiennes, qui lui donneront une vision très neuve de certains aspects du langage par leur éloignement des langues indo-européennes. Ses études commencent à être publiées sous forme d’articles dès 1917 : Tagalog Texts with Grammatical Analysis, The Menomini Language (1924), Notes on the Fog Language (1924). Elles ne sont pas étrangères à l’évolution qui se manifeste peu à peu chez Bloomfield en faveur d’une révision systématique de la linguistique synchronique, alors largement abandonnée aux grammairiens académiques.

L’œuvre théorique fondamentale de Bloomfield suit sa rencontre avec le psychologue A. P. Weiss, en 1921, à l’université de l’État d’Ohio ; celui-ci l’amène à reprendre les bases de la linguistique synchronique à partir des théories psychologiques béhavioristes.

Les principes essentiels, qui seront ceux de la linguistique américaine pendant quelque trente ans et qui constituent encore actuellement une part importante de la réflexion théorique de différentes écoles, paraissent dans les premiers numéros de la revue Language (1925), dont Bloomfield est un des principaux fondateurs. L’un de ses articles, A Set of Postulates for the Science of Language (1926), contient, sous la forme très dense d’un enchaînement de définitions, de théorèmes et de leurs conséquences, l’ensemble des articulations fondamentales de la méthode descriptive bloomfieldienne. L’œuvre maîtresse de Bloomfield, synthèse remarquable des résultats acquis par la méthode comparative historique et développement rigoureux et cohérent de cette nouvelle méthode descriptive des faits de langues envisagés d’un point de vue synchronique, est publiée en 1933 : Language. Ce livre devait jouer un rôle déterminant dans l’histoire de la linguistique structurale.

Bloomfield se montre aussi un fervent défenseur de nouvelles méthodes pédagogiques appliquées à l’enseignement de la lecture aux jeunes enfants et à l’apprentissage des langues étrangères. Il élabore sur des principes phonétiques simples reliés au système d’écriture une méthode de lecture qui sera mise en pratique dans les écoles primaires de Chicago, et il mène conjointement une campagne vigoureuse en faveur d’une réforme scientifique de l’orthographe. Ses préceptes essentiels concernant l’enseignement des langues étrangères paraissent dans divers manuels consacrés à l’allemand et au russe ; Bloomfield participe activement à l’« Intensive Language Program », destiné à former de nouveaux enseignants et à préparer des manuels pratiques pour toutes les langues importantes. Ce « programme intensif » est une des premières réalisations de la Société de linguistique, fondée en 1930 et dont Bloomfield devient le président en 1935. À sa mort, ses idées, sévèrement critiquées lors de la publication de Language pour leur originalité et leur opposition à toute forme d’analyse intuitive et psychologique, avaient conquis les universités américaines et étaient devenues la source d’une nouvelle école, les néo-bloomfieldiens, connue également sous le nom d’école distributionnelle, dont les analyses structurales, menées selon la méthode descriptive enseignée par Bloomfield, devaient se révéler d’une grande fécondité.

G. P.

➙ Structuralisme.

Bloy (Léon)

Écrivain français (Périgueux 1846 - Bourg-la-Reine 1917).


L’entre-deux-siècles est riche en écrivains de combat, catholiques ou non. Malgré les divergences de leurs idées et de leurs objectifs, tous présentent au moins un point de rencontre. Ils ont le violent désir d’endoctriner leurs lecteurs, de se les annexer.