Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

Versailles (suite)

La sculpture versaillaise ne se conçoit pas sans son cadre d’architecture et de jardins. Elle orne avec richesse l’intérieur et l’extérieur du château, mais elle triomphe surtout dans la décoration des jardins, qu’elle soit en marbre blanc, en bronze ou en plomb (doré à l’origine). C’est par vocation un art de plein air, qui s’accorde merveilleusement au parti d’ensemble comme à la verdure disciplinée, aux motifs d’architecture et aux eaux.

La grande campagne menée entre 1667 et 1678 devait donner aux jardins l’essentiel de leur statuaire, venant après les premières créations d’un Michel Anguier (1614-1686) et d’un Jacques Sarazin*. Près du château, à l’emplacement de la chapelle actuelle, l’architecture italianisante de la grotte de Thétis abritait le groupe des Nymphes servant Apollon, dû principalement à Girardon (et replacé au xviiie s. dans le nouveau bosquet des Bains d’Apollon). Sur le pourtour du parterre du Nord et à côté des fontaines de Diane et du Point-du-Jour, on voit un ensemble de statues allégoriques en marbre qui, replacées sans ordre lors des grands travaux de Mansart, étaient, à l’origine, réparties par groupes de quatre pour illustrer les thèmes des Éléments, des Parties du monde, des Saisons, des Heures du jour, des Poèmes et des Tempéraments. On admire notamment la figure de l’Hiver, par Girardon, d’un réalisme émouvant dans sa discrétion, et celle de l’Air, par Le Hongre, légère à souhait. Au milieu du parterre, la fontaine de la Pyramide, aux vasques superposées, accueille des tritons et des dauphins en plomb, par Girardon, auteur principal des gracieux bas-reliefs qui, en contrebas, animent le bassin du Bain des Nymphes. Dans l’allée d’Eau, chacune des vasques est portée par trois enfants en bronze, dont ceux de Le Gros sont particulièrement remarquables par leur réalisme et leur vie. Au milieu du bassin de Latone, que traverse l’axe principal du domaine, le groupe en marbre est de B. Marsy. Les quatre bassins symétriques qui marquent les intersections des allées séparant les bosquets, de part et d’autre du Tapis vert, offrent des figures en plomb représentant les divinités des Saisons : Flore par Tubi ; Cérès par Thomas Regnaudin (1627-1706), Bacchus par G. Marsy, Saturne par Girardon. On remarque aussi les statues mythologiques du bosquet des Dômes, par Tubi, Le Gros, Philippe Magnier (1647-1715), etc., le bassin d’Encelade, avec la figure en plomb de ce géant par B. Marsy. Au milieu du bassin d’Apollon, le char du dieu, ouvrage en bronze de Tubi, traduit ce thème solaire avec autant d’élégance que de majesté.

La seconde grande campagne, où Mansart eut le rôle principal, a donné surtout le parterre d’Eau. Peuplant le pourtour des deux bassins sans rompre cette impression générale d’horizontalité qui met en valeur la façade du château, d’admirables figures couchées, fondues en bronze par les frères Keller, personnifient les fleuves ; la Garonne et la Dordogne, par Coysevox ; la Seine et la Marne, par Le Hongre ; la Loire et le Loiret, par Regnaudin ; le Rhône et la Saône, par Tubi. Elles voisinent avec des groupes d’enfants, par Le Gros, Corneille Van Clève (1645-1732), Jean-Baptiste Poultier (1653-1719) et François Lespingola (1644-1705). Dans la Colonnade de Mansart, les bas-reliefs des arcades sont de Coysevox, de Tubi, etc. ; le groupe central, de Girardon, fait habilement tourner dans l’espace les figures de l’Enlèvement de Proserpine.

La sculpture a sa place dans les apports du règne de Louis XV. C’est l’esprit de la « rocaille » qui marque la décoration du grand bassin de Neptune (creusé selon le projet de Le Nôtre au bas de l’allée d’Eau). Les figures de plomb sont celles des divinités aquatiques : Neptune et Amphitrite, par Lambert Sigisbert Adam* (1740) ; l’Océan, par Jean-Baptiste II Lemoyne* ; Protée, par Edme Bouchardon*. Dans l’Opéra et son foyer, les bas-reliefs en bois peint d’Augustin Pajou* attestent au contraire l’apparition d’un art inspiré de nouveau de l’antique.

B. de M.

vertèbres

Os constitutifs de l’axe de soutien du corps des Vertébrés*, la colonne vertébrale.



Anatomie humaine

La colonne vertébrale, ou rachis, est constituée chez l’Homme de 33 à 35 vertèbres.

Chaque vertèbre comprend :
— une partie antérieure renflée, le corps vertébral ;
— un arc osseux à concavité antérieure, l’arc neural, qui circonscrit, avec la face postérieure du corps vertébral, un orifice, le trou vertébral ou rachidien (cet arc est formé de chaque côté par les pédicules, en avant, les lames vertébrales en arrière) ;
— une saillie médiane postérieure, l’apophyse épineuse ;
— deux saillies horizontales et transversales, les apophyses transverses ;
— quatre saillies verticales, les apophyses articulaires, par lesquelles la vertèbre s’unit aux voisines.

Selon leur situation, les vertèbres présentent des caractères particuliers.

Les vertèbres du cou, ou vertèbres cervicales, sont au nombre de 7.

La 1re vertèbre cervicale, ou atlas, est formée par deux masses latérales réunies par deux arcs osseux ; la face supérieure de l’atlas s’articule par ses 2 cavités glénoïdes avec les condyles de l’occipital. Le corps de l’axis, 2e vertèbre cervicale, est surmonté de l’apophyse odontoïde ; l’articulation atloïdo-axoïdienne (entre atlas et axis) réalise un véritable pivot qui assure la plus grande partie des mouvements de rotation de la tête.

Le volume et la robustesse des 12 vertèbres dorsales et des 5 vertèbres lombaires augmentent progressivement de haut en bas ; les 5 vertèbres sacrées sont soudées entre elles, formant le sacrum, qui s’articule latéralement avec les 2 os iliaques pour former le squelette du bassin. Le sommet du sacrum situé en bas s’articule avec le coccyx, pièce osseuse formée par la réunion de 4 à 6 vertèbres atrophiées.

Les vertèbres sont reliées entre elles par plusieurs systèmes ligamentaires : articulation des apophyses articulaires, ligaments jaunes entre les lames vertébrales, ligaments suret interépineux entre les apophyses épineuses, ligaments intertransversaires. Les corps vertébraux sont unis par des ligaments périphériques (ligaments communs antérieur et postérieur) et surtout par les disques intervertébraux. En forme de lentille biconvexe, chaque disque est constitué par un segment périphérique fibreux et par une zone centrale gélatineuse (qui durcit avec l’âge) au sein de laquelle se trouve un noyau plus dense : le nucleus pulposus.