Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aridité (suite)

La répartition de l’aridité à la surface du globe est fondamentalement zonale, abstraction faite des altérations azonales dues à l’altitude (Andes), aux courants froids (Chili-Pérou), aux positions d’abri (fréquentes en domaine tropical). On peut distinguer ainsi l’aridité subtropicale avec chaleur constante (déserts chauds : Sahara, Asie occidentale, Kalahari, Australie centrale, etc.), celle des latitudes tempérées (domaine aralo-caspien, très chaud en été, froid en hiver, désert de Gobi, chaud en été, très froid en période hivernale) et celle des régions arctiques (Grand Nord soviétique et canadien avec les mers bordières).


La lutte contre l’aridité

La lutte contre l’aridité s’applique aux deux causes du phénomène, c’est-à-dire à l’indigence des apports hydriques et aux pertes excessives. La pratique de l’irrigation, les essais de pluie artificielle, par ensemencement des nuages à l’iodure d’argent, tendent à redresser la carence des apports. Dans cet ordre d’idée, on joue soit sur des réserves en eaux profondes (nappes souterraines) ou l’écoulement fluvial alimenté hors du domaine aride (delta intérieur du Niger, Nil, etc.), soit sur l’humidité contenue dans l’atmosphère. La technique du dry farming, dont le but est de réduire l’évaporation du sol par la répétition des labours, s’attache à limiter les pertes. Par là, l’homme atténue ou même cherche à détruire les effets inhibiteurs de l’aridité, et espère reculer les frontières de l’écoumène. (L’illustration cartographique est établie d’après une maquette de l’auteur.)

P. P.

➙ Climat / Végétation.

 Recherches sur la zone aride (Actes du Colloque sur les problèmes de la zone aride, Unesco, 1965). / X. de Planhol et P. Rognon, les Zones tropicales arides et subtropicales (A. Colin, coll. « U », 1970).

Ariège. 09

Départ. de la Région Midi-Pyrénées 4 890 km2 ; 137 857 hab. (Ariégeois). Ch.-l. Foix. S.-préf. Pamiers, Saint-Girons.


Le département a été formé par la réunion du Couserans et du comté de Foix ainsi que de quelques communes languedociennes, à l’est. Il doit son nom à la rivière Ariège, longue de 170 km, affluent de droite de la Garonne. Depuis une vingtaine d’années, la population s’est stabilisée (au moins globalement) après un siècle d’émigration très forte (il y avait environ 250 000 hab. en 1861). Autrefois essentiellement rural, le département voit aujourd’hui sa population active se partager à peu près également entre les secteurs primaire, secondaire et tertiaire.

Du col du Portet d’Aspet (1 068 m) à l’ouest au pic Carlitte (2 921 m) et au col du Puymorens (1 915 m) à l’est, les Pyrénées ariégeoises sont la partie la plus complexe de la chaîne. La haute chaîne frontalière, culminant au pic de Montcalm (3 080 m) et au pic de Montvallier (2 839 m), est un bastion difficilement franchissable de hautes surfaces entaillées par les incisions glaciaires des vallées supérieures du Lez, du Salat et du Vicdessos. Au nord de cette chaîne, un long sillon s’étire du Portet d’Aspet au Puymorens ; il est surtout bien dégagé dans la vallée de l’Ariège, en amont de Tarascon (vallée empruntée par le chemin de fer transpyrénéen de Toulouse à Barcelone). Cette dépression sépare les montagnes de la zone axiale, formées de terrains anciens, de massifs isolés, mais de composition géologique analogue : le massif de l’Arize, à l’ouest de Foix, et le Tabe (culminant au pic de Saint-Barthélemy, 2 348 m) à l’est. Contre ces massifs se plaquent au nord les chaînes plissées des montagnes du Plantaurel. Dans ces Prépyrénées, à armature calcaire, les rivières (Ariège, Touyre, Hers) ont scié des cluses, sites de villes, avant de s’échapper vers la plaine. Les eaux ont aussi creusé dans le calcaire grottes et rivières souterraines (Le Mas-d’Azil).

La montagne est surtout forestière et herbagère. Elle possède la presque totalité des 120 000 hectares de forêts du département, forêts dévastées pendant de longs siècles par les sidérurgistes et les papetiers. Environ 150 000 hectares sont en herbe, dont une bonne partie accessible seulement durant la belle saison (estives, pour la plupart sur la chaîne frontière). Les montagnards élèvent ovins et bovins (pour le lait notamment), dont un certain nombre gagnent les estives en été. Partout se lisent les traces d’un renoncement de l’homme : progrès de la forêt aux dépens du pacage, abandon des écarts et des villages, progrès de l’herbe sur la culture. Cette dernière se maintient dans les vallées du Couserans.

L’activité minière et industrielle est ici traditionnelle. Le minerai de fer est encore extrait sur le versant ariégeois du Puymorens, et le talc dans les grandes carrières d’altitude du massif du Tabe (Trimouns, près de Luzenac). Les centrales hydro-électriques du haut Ariège et du Vicdessos fournissent près de 700 GWh. L’industrie est variée. Dans le pays d’Olmes, autour de Lavelanet (9 468 hab.) et de Laroque-d’Olmes (3 137 hab.), le travail de la laine a supplanté celui des peignes. Le Val d’Ariège est le domaine de la métallurgie. Si les hauts fourneaux dé Tarascon-sur-Ariège (4 254 hab.) sont éteints, le Vicdessos (Auzat) travaille l’aluminium à partir de bauxite importée du Sud-Est. Quant à la région de Saint-Girons (8 796 hab.), elle est le domaine de la papeterie de qualité, notamment de la fabrication du papier bulle et du papier à cigarettes. La voie ferrée qui atteignit Tarascon en 1877 et Ax-les-Thermes en 1888 avait désenclavé la montagne. La route l’a largement ouverte : elle favorise notamment le développement du thermalisme, du tourisme estival et des sports d’hiver.

Foix (10 235 hab.), ville administrative et lieu de tourisme de passage sur l’Ariège, est au contact de la montagne et de la plaine ; plus en aval dans la vallée, la grosse métallurgie anime Pamiers (15 159 hab.). De part et d’autre de la vallée de l’Ariège s’étendent les collines des terreforts du Fossat à l’ouest, du Razès à l’est. Au milieu de campagnes très déboisées, les fermes se dispersent sur les croupes. Ici domine la céréaliculture associée à l’élevage : cette région fournit près de 400 000 q de blé et 175 000 q de maïs. Dans cette région, qui est directement sous l’influence de Toulouse, il n’y a pas de villes autres que Pamiers, mais de gros bourgs, tel Saverdun (4 220 hab.).

S. L.