limes
(latin limes, passage)
Sous l'Empire romain, ligne fortifiée courant parallèlement à la frontière de la romanité, face aux pays barbares ou aux déserts.
La dénomination de limes reste attachée à des zones dont la défense repose sur une route de rocade desservant des systèmes de fortifications échelonnées en profondeur.
C’est sous la dynastie des Flaviens (69-96) qu’est construit le premier édifice défensif de ce type en Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), sur l’initiative d’Agricola, gouverneur de la province entre 77 à 84. L’empereur Domitien en fait autant en Rhétie et en Germanie supérieure, pour la protection des champs Décumates. À la même période s'organise en Afrique du Nord le limes de Numidie, centré sur l'Aurès. La dynastie des Antonins (96-192) poursuit l’œuvre défensive de ses prédécesseurs, notamment sous l’empereur Hadrien, qui fortifie les frontières en Pannonie, en Afrique et en Bretagne ; c’est dans cette dernière province que s’élève le « mur d’Hadrien », érigé à partir de 122 pour marquer la frontière entre l’Empire romain et les Calédoniens (en Écosse).
Son successeur Antonin repousse plus au nord la frontière bretonne, en élevant la muraille d’Antonin, à partir de 142 ; trop exposée, elle est finalement abandonnée au profit du limes d’Hadrien.
Les travaux de fortifications se poursuivent encore activement sous la dynastie des Sévères (193-235). Des villes frontières importantes, surtout sur le Danube (Carnuntum, Brigetio, Aquincum, etc.), s'édifient autour d'un noyau formé par les camps, eux-mêmes permanents et construits en dur à partir du iie siècle.
Ce sont ces lignes de fortification que les peuples barbares franchissent à partir du iiie siècle, initiant la période des grandes invasions.