guerre de Corée (juin 1950-juillet 1953)
Conflit qui opposa les deux Corées.
Les causes de la guerre
La guerre de Corée, qui commence le 25 juin 1950, vient sanctionner la « guerre froide » que se livrent Américains et Soviétiques au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, les Soviétiques ont occupé le nord de la Corée jusqu'au niveau du 38e parallèle qui marque la séparation avec la Corée du Sud, où se sont installés les Américains.
Les causes de la guerre remontent aux conditions dans lesquelles ont été établis les deux gouvernements coréens en 1948 : celui du Nord a refusé de reconnaître la légitimité des élections menées dans le Sud sous l'égide de la Commission des Nations unies; celui du Sud se targue de la tutelle de l'ONU pour clamer qu'il est le seul gouvernement légitime de la Corée, bien que l'ONU ait seulement sanctionné la validité des élections dans le Sud. Dès lors, chacune des parties se croit légitimée à reconquérir l'autre.
En 1950, l'armée de la Corée du Nord étant mieux préparée que celle du Sud, l'URSS semble avoir calculé qu'une courte guerre surprise donnerait une victoire facile, avant que les Américains aient le temps d'intervenir en force. Les troupes nord-coréennes lancent donc leur attaque le 25 juin 1950 en franchissant le 38e parallèle. La Corée du Nord reste sourde à la demande de cessez-le-feu immédiat formulée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le 27 juin, celui-ci recommande aux États membres de l'ONU d'apporter leur soutien militaire à la république de Corée (Sud).
Maintien du statu quo
Répondant à l'appel de l'O.N.U. le président Truman engage (30 juin), au nom des États-Unis, les divisions américaines stationnées au Japon. S'y joignent progressivement des détachements britanniques, français, belges, turcs et néerlandais. Les troupes des Nations unies, conduites par MacArthur, partant de la tête du pont de Pusan et débarquant à Inchon (30 septembre), repoussent les Nord-Coréens. Les forces américaines atteignent par endroits la frontière chinoise. Les théories du général MacArthur (pousser la victoire contre le communisme jusqu'en Chine) sont alors suffisamment connues pour que celle-ci ne reste pas indifférente à cette menace. L'envoi de volontaires chinois et la contre-offensive chinoise et nord-coréenne aboutissent à la reprise de Séoul et au repli des corps internationaux et américains en novembre-décembre. Au début de 1951, la république de Corée est réduite au « périmètre de Busan ». Le gouvernement du Sud déclare : « Il nous manque 52 de nos 55 villes. » En effet, il ne lui reste que Busan, Daegu et Masan, les autres villes ayant été dévastées par les bombardements ou prises par le Nord. Aux Nations unies se constitue un groupe de cessez-le-feu qui se propose d'empêcher l'élargissement du conflit.
Les États-Unis, craignant un conflit généralisé avec la Chine, remplacent MacArthur (partisan de la poursuite de l'offensive) par Ridgway (avril 1951) puis par Clark (1952). De nouveau, l'objectif se limite au rétablissement du statu quo ante autour du 38e parallèle. Le front se stabilise et les négociations, engagées (juillet 1951) puis rompues (août) à Kaesong, reprennent à Panmunjon (octobre) et aboutissent le 27 juillet 1953 à une reconnaissance respective des deux Corées par les États-Unis et l'U.R.S.S. Le coût de la guerre de Corée, qui a rendu inéluctable la séparation entre Nord et Sud, est estimé à 2 millions de morts civils et militaires, et à 3 milliards de dollars de pertes matérielles.