5 représentants des grandes mosquées
Mosquée de Mantes-la-Jolie
Centre culturel islamique d'Évry
Grande Mosquée de Lyon
Grande Mosquée du sud de la France (Al Islah)
Grande Mosquée de Saint-Denis de la Réunion

2 personnalités
Soheib Bencheikh, grand mufti de Marseille
Dounia Bouzar, de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), qui remplace Mme Bétoule Fekkar-Lambiotte, démissionnaire.

Les premiers pas du CFCM

La question du voile islamique divise le CFCM.

L'euphorie post-électorale passée, le Conseil français du culte musulman doit commencer à travailler. Début octobre 2003, à l'occasion de la deuxième réunion de son conseil d'administration, le CFCM met en place une dizaine de commissions de travail. L'une d'elles proposera des orientations sur l'enseignement du fait islamique à l'école, et s'occupera du dossier des établissements privés confessionnels. Une autre commission entend s'intéresser à l'émission consacrée à la foi musulmane sur France 2. Les autres commissions traiteront de sujets tels que la formation des imams, celle des aumôniers musulmans, l'attribution du label « halal », le financement du CFCM, les problèmes liés au pèlerinage de La Mecque, ceux concernant les célébrations des différentes fêtes, ou encore le dialogue interreligieux. Mais c'est sur la question du voile que l'avis du CFCM est le plus attendu, le cabinet de Nicolas Sarkozy n'ayant de cesse d'exiger une position officielle de l'« islam français ». C'est chose faite, depuis le 12 octobre, date à laquelle son conseil d'administration assure dans un communiqué que les jeunes filles qui portent le voile se conforment à une « prescription religieuse ». Le Conseil français du culte musulman ajoute qu'il « demande avec force l'application du principe de laïcité et l'avis du Conseil d'État de 1989 » selon lequel le port du voile à l'école ne constitue pas à lui seul un motif de sanction. En rédigeant son communiqué, le CFCM a donc choisi de ne pas retenir la suggestion de l'UOIF de préciser que le port du voile relève de la liberté individuelle. Dalil Boubakeur enfonce le clou, en soulignant que légiférer pour interdire le voile à l'école serait « une erreur profonde » et en demandant que le CFCM ou les conseils régionaux soient sollicités à chaque affaire de voile. Début septembre, Nicolas Sarkozy avait invité les responsables musulmans à « réfléchir au rayonnement du CFCM, une instance très jeune mais dont tout le monde attend beaucoup ». L'avenir dira si le CFCM, vieux rêve des ministres de l'Intérieur successifs, et finalement accouché aux forceps en cette année 2003, parviendra à jouer sereinement son rôle d'instance représentative des musulmans de France, tout en restant dans le strict respect de la laïcité à la française.